Envie de savoir comment utiliser le renforcement positif avec votre chien pour créer une relation solide et durable avec lui ? De l’éduquer et de lui apprendre la vie avec bienveillance, tout en respectant son bien-être ? Alors bienvenue. Dans cet article, je vous propose justement qu’on discute de ce qu’est le renforcement positif, et des bienfaits que ça va vous apporter, à vous et à votre chien. De comment l’appliquer avec votre poilu, des erreurs à ne surtout pas faire, et de la différence fondamentale entre « renforcement positif » et « éducation positive ». Servez-vous un petit café ou un thé, ou remplissez votre verre d’eau, et on se lance sur la route du renforcement positif de votre chien.

Déjà, le « renforcement positif », c’est quoi ?

Imaginez que vous décidiez de démarrer quelque chose de nouveau, par exemple de vous mettre à la course à pied.

Pas forcément dans le but de devenir un grand champion, mais juste histoire d’ajouter une activité physique dans votre quotidien.

Qu’est-ce qui, selon vous, va faire la différence entre une personne qui va abandonner d’ici la fin de la semaine, et une autre qui arrivera à respecter cette nouvelle routine sur le long terme ?

La réponse, c’est le renforcement positif.

Parce que courir tous les jours, c’est dur.

Il faut prévoir du temps que vous ne pourrez pas utiliser pour faire des choses plus gratifiantes à court terme (comme de regarder une bonne série Netflix, de boire un verre avec des amis, ou n’importe quoi de plus plaisant là tout de suite)…

Vous devrez vous motiver à vous équiper et à sortir de chez vous, peu importe la météo…

Vous aurez à subir les courbatures du lendemain…

Et toutes ces choses qui vont vous dégouter du fait d’aller courir.

Eh bien celui qui continuera malgré tout d’aller courir, c’est celui qui arrivera, au milieu de tout ça, à tout de même trouver de la satisfaction au fait de faire de la course à pied.

Et ça peut se traduire sous tout un tas de forme :

1. Peut-être que vous irez courir avec des gens que vous aimez. Et que du coup ce sera une occasion de passer un chouette moment avec eux.
2. Peut-être que c’est la satisfaction de voir que vous perdez du poids et que vous sculptez votre corps qui vous donnera envie de continuer.
3. Peut-être que c’est le fait de réussir à vous endormir plus facilement le soir, avec cette bonne fatigue d’après-sport et une sensation de « travail accompli ».

Ou ça peut aussi venir de chose que vous provoquez :

• En vous récompensant à chaque fois que vous allez courir avec une collation santé que vous aimez.
• En prenant un bon bain relaxant quand vous terminez.
• Ou en vous autorisant n’importe quoi que vous aimez.

(À la différence que, pour que ce 2^ème type de récompenses soit efficace, il faudrait idéalement que vous ne l’obteniez QUE quand vous terminez votre séance de footing. Qu’il n’y ait qu’en allant courir que vous puissiez « débloquer » cette récompense, et que vous ne le fassiez jamais dans d’autres circonstances.)

Parce que comme on l’a dit, courir, c’est dur. Donc si vous n’avez aucune motivation à y aller…

… si vous n’êtes jamais renforcé quand vous faites cette activité…

… vous n’aurez aucune RAISON de continuer à vous faire du mal en allant pratiquer la course à pied.

Eh ben avec votre chien, c’est exactement pareil.

Utiliser le renforcement positif avec son chien, c’est détecter les comportements qu’on aime le voir faire, et créer des associations positives de manière à ce qu’il ait envie de les reproduire.

On crée chez lui un bien-être quand il se comporte comme il faut, pour qu’il ait ensuite envie, naturellement, de bien se comporter.

Et les bénéfices de pratiquer le renforcement positif, c’est quoi ?

Eh bien c’est ça :

Les bienfaits du renforcement positif avec votre chien

Le renforcement positif, c’est UN des principes utilisés en éducation positive (on reviendra là-dessus un peu plus loin).

Je vous dis ça pour mettre le doigt (dans l’éventualité où vous ne le sauriez pas encore) sur le fait qu’il y a malheureusement une autre méthode d’éducation qui fait encore trop parler d’elle, bien que ces principes soient périmés depuis longtemps.

Par « périmés », j’entends qu’ils datent d’il y a plus de 20 ans, et que beaucoup d’études ont démontré, depuis, qu’ils se basent sur des données erronées…

(Si ça vous intéresse, cette vidéo montre le Dr. David L. Mech, un expert mondialement reconnu des loups qui a initialement énoncé ces principes « périmés », revenir lui-même sur ses propos pour dire que non, au fil du temps, les chercheurs se sont rendus compte qu’ils avaient fait fausse route.)

Mais bref, on ne va pas aller plus loin là-dessus parce qu’on s’écarte du sujet, mais c’est pour que vous ayez en tête que les points qu’on va citer font en quelque sorte contraste avec les principes de la méthode dite « traditionnelle ».

Et donc voilà les 4 bénéfices de pratiquer le renforcement positif avec votre chien :

1.      La coopération plutôt que la confrontation

Bon ok, je reviens quand même rapidos sur l’éducation traditionnelle juste pour dire que grosso modo, la base de cette méthode, ça serait de considérer que votre chien est un loup que vous devez « dominer ».

Vous devriez lui montrer, selon cette méthode, que vous êtes le (ou la) plus fort(e) et que c’est vous « l’alpha » qui dirige.

Donc ce que ça veut dire, c’est que vous devriez partir du principe que vous êtes en conflit permanent avec votre chien, et que si par malheur vous baissez votre garde, votre chien va prendre le dessus et vous rendre la vie impossible.

Confrontation permanente.

(Super sain comme relation…)

Alors qu’avec le renforcement positif (ou « l’éducation positive », plus généralement), vous faites pour ainsi dire tout l’inverse.

Plutôt que d’imposer votre volonté à votre chien, vous établissez une relation de confiance et de respect mutuel.

Vous devez apprendre (parce que oui, ça va vous demander un apprentissage) à communiquer d’une manière claire et compréhensible pour votre poilu.

(Et ça tombe bien, vous apprendre ça, c’est précisément ce qu’on fait sur « J’adopte un chien ».)

Plutôt que de le soumettre, vous le guidez avec bienveillance et empathie en écoutant les signaux qu’il émet pour lui aussi communiquer avec vous.

C’est comme si vous étiez un coach encourageant, prêt à soutenir et à guider votre chien vers la réussite.

Résultat : vous avez une complicité sans pareil avec votre chien, et une relation saine et sereine pour tous.

Ensuite, le 2^ème bienfait de l’éducation positive :

2.      Vous allez favoriser le bien-être de votre chien

Ça découle de ce qu’on vient de dire.

Parce qu’imaginez (encore une fois) le schéma inverse.

Je suis à côté de vous à longueur de journée…

… je vous ordonne de faire tout un tas de trucs…

… je vous intimide pour que vous les fassiez…

… et je vous punis si vous ne les faites pas.

Au bout de 2 semaines, je pense que n’importe qui finirait complètement fou.

Ou en tout cas, ce qui est certain c’est que si je vous fais ça, vous allez me détester.

Alors qu’au contraire, ce que vous allez faire avec le renforcement positif c’est offrir des moments de joie et de plaisir à votre chien quand il se comporte comme il faut.

Le récompenser pour ses bons comportements.

(Et j’arrête tout de suite les rageux : non on ne tolère pas pour autant les mauvais comportements. Oui vous devez posez un cadre pour que ça soit RÉELEMENT efficace. Et non on ne se contente pas de donner des bonbons à son chien pour qu’il obéisse (croyez-moi, j’ai fait ces erreurs à mes débuts et je m’en suis bien mordu les doigts…).)

L’éducation positive, c’est éduquer son chien en prenant AUSSI en compte son bien-être physique, psychique ET émotionnel. Ce qui fait que votre chien se sentira valorisé, aimé et en sécurité à vos côtés.

Ensuite bienfait n°3 :

3.      Vous allez construire une relation solide et stable

Ce troisième point aussi découle de ce qu’on a dit :

Vous travaillez ensemble dans un esprit de coopération, et vous développez une connexion profonde basée sur la confiance et l’affection.

Ça va demander des efforts à tout le monde (parce qu’encore une fois : oui, ça n’a rien de facile), mais sur le long terme ça donne simplement, au risque de me répéter, une relation plus saine et sereine pour vous et pour votre chien.

Et enfin, le 4^ème bienfait :

4.      Vous allez obtenir des résultats durables

Et ça c’est vraiment le gros « + » de l’éducation positive.

(Quoi que ce qu’on a dit jusqu’ici me paraît déjà plutôt pas mal.)

Parce que le but ultime, c’est PAS d’avoir un chien qui vous obéisse quand vous lui demandez quelque chose…

… et que le jour où vous n’êtes pas dans les parages, ça se transforme en bamboula parce qu’il n’y a plus personne pour « contrôler ce que je fais ».

Le but ultime de l’éducation positive, c’est que votre chien apprenne les comportements qu’il doit reproduire, et qu’il les reproduise ensuite TOUT SEUL, sans que vous n’ayez plus rien à lui dire.

• Vous lui apprenez,
• vous le renforcez,
• et vous lui donnez sincèrement ENVIE de reproduire ces bons comportements.

Et le jour où vous ne serez pas là pour lui dire ce qu’il doit faire, ça sera totalement OK, vu qu’il aura parfaitement intégré ce qu’il doit faire ou non.

Le renforcement positif, c’est faire en sorte que votre chien se dise :

« Purée, j’ai trop envie de faire ce truc ! Parce qu’à chaque fois que je le fais, il y a quelque chose de trop génial qui m’arrive ! ».

Résultat il finit par aimer bien se comporter.

(Mais encore une fois, ce n’est pas magique et ça vous demandera une certaine assiduité pour y parvenir. Je ne suis pas là pour vous vendre du rêve.)

L’effet dont parle souvent les gens qui utilisent des méthodes positives avec leurs chiens (et que j’ai également pu constater avec Günther, mon propre chien), c’est de se retrouver surpris de voir leurs poilus produire des comportements qu’ils avaient eux-mêmes oublié avoir enseigné par le passé.

Une fois que vous lui aurez appris un comportement, votre chien l’aura intégré à vie, et vous n’aurez plus à revenir dessus par la suite.

Il aura été habitué à le faire, et il ressentira du plaisir quand il le fait.

Et donc voilà pour ce qui est des bienfaits d’utiliser le renforcement positif avec votre chien.

Maintenant passons à du concret, et voyons COMMENT L’UTILISER, ce renforcement positif.

Mais du coup… COMMENT pratiquer le renforcement positif avec votre chien ?

Pour pouvoir faire du renforcement positif avec votre chien, il va falloir que vous utilisiez des renforçateurs. Et donc avant toute chose, commençons par définir ce que c’est, un renforçateur.

Qu’est-ce qu’un renforçateur ?

Vous avez peut-être déjà une idée de ce qu’on entend par « renforçateur » grâce à notre exemple du début, sur le footing quotidien.

Mais la question c’est :

Du point de vue de votre chien, c’est quoi un renforçateur ?

Si on reprend ce qu’on a dit pour la course à pied :

Un renforçateur, c’est quelque chose qui donnera une RAISON à votre chien de faire ce que vous lui demandez, même si ce n’est pas forcément ce que LUI voudrait faire.

Votre chien doit pouvoir trouver son compte à faire des choses qui vont contre sa volonté.

Qu’il obtienne quelque chose d’ultra satisfaisant quand il produit le comportement en question.

Sinon il ne le fera pas.

Ce qui fait que concrètement, un renforçateur c’est :

« Tout ce que votre chien aime ou a envie d’obtenir. »

Si votre chien a envie de renifler une odeur dans l’herbe, le fait de le laisser y aller (si vous étiez à la base en train de le tenir en laisse) est un renforçateur.

Si vous êtes sur le point de le sortir pour une balade est qu’il est franc fou derrière la porte, le fait de lui ouvrir la porte et de le laisser sortir est un renforçateur.

Si votre chien adore courir après sa balle, le fait de la lui lancer est un renforçateur.

Et donc le principe du renforcement positif, c’est de lui permettre d’obtenir toutes ces choses QUE quand il se comporte comme il faut.

1. Tu peux aller renifler dans l’herbe SEULEMENT SI si tu ne tire pas sur ta laisse.
2. Tu peux sortir pour la balade SEULEMENT SI tu attends sagement que j’ouvre la porte, au lieu de forcer pour sortir.
3. Tu peux courir après ta balle SEULEMENT QUAND tu reviens vers moi quand je te crie « Retour ! ».

Et donc le renforçateur le plus pratique à utiliser, c’est bien entendu les friandises.

Parce que la bouffe, c’est quelque chose qui a une très forte valeur pour nos amis les chiens. Et que tant que vous faites bien les choses, ça reste le meilleur outil pour apprendre la vie à votre chien.

(Mais oui, il y a aussi beaucoup d’erreurs qu’on peut vite faire avec les friandises, qui ont pour effets de dégrader l’efficacité de ces récompenses. Et c’est ça qui donne au final des gens qui pensent que les friandises ne fonctionnent pas avec leurs chiens.)

Du coup, la première étape, ça va être de découvrir les préférences de votre chien en matière de friandises. Et si c’est une étape que vous n’avez pas encore faites, je vous invite à lire : Quelle friandise pour mon chien ? Toutes les réponses ici

Et du coup, comment utiliser un renforçateur ?

Comme ça :

Comment utiliser un renforçateur

Ça va ? Vous me suivez jusqu’ici ?

Sinon, n’hésitez pas à me dire dans les commentaires en bas de l’article. Je répondrai à vos question et je saurai que je dois venir améliorer un peu l’article.

(Et si c’est très très clair : un commentaire positif ça fait aussi toujours plaisir. Mais c’est sans obligation bien entendu.)

Donc.

En ce qui concerne l’utilisation des renforçateurs.

Première étape :

1. Définissez précisément le comportement

La toute première chose, c’est de bien définir le comportement que vous aimeriez renforcer.

Plus c’est précis, mieux votre chien comprendra ce qu’il doit faire pour recevoir un renforçateur.

Et donc plus il comprendra ce qu’il devra répéter par la suite.

Alors on est d’accord que pour un simple Couché, la question ne se pose peut-être pas…

Quoi qu’encore, vous pourriez définir que « Couché ! » signifie « Couche-toi en sphynx », et non pas « en vache ».

(En « sphynx », le chien a une patte de chaque côté. Alors qu’en « vache », il est affalé avec les deux pattes arrières du même côté.)

Mais dans d’autre situation, par exemple si vous êtes arrêté(e) au passage piéton pour traverser, la précision fera une différence. Vous pourriez par exemple avoir comme critères :

• Que votre chien doive s’asseoir près de vous.
• Qu’il doive s’asseoir près de vous, à 20 centimètres de votre jambe.
• Qu’il doive s’asseoir à 20 centimètre de votre jambe, en étant tourné dans la même direction que vous.
• Et qu’il doive faire tout ça en étant assis en sphynx, et non pas en vache.

Et là on donne de la précision au chien.

Pour lui c’est bien plus clair ce qu’il doit faire, et il ne reçoit son renforçateur que quand il remplit tous les critères.

(Mais on est d’accord que pour arriver à ça, on va y aller étape par étape. On va commencer avec des critères simples et atteignables, puis augmenter progressivement jusqu’à avoir le comportement fini.)

Et une fois que vous avez bien définit ce que vous allez renforcer, et ben vous aller :

2. Renforcez le comportement

Idéalement, il faudrait que vous utilisiez un marqueur pour aider votre chien à comprendre ce qui se passe.

Ça rend l’apprentissage encore plus clair et précis, et donc ça vous donnera des résultats encore meilleurs.

Et si vous ne savez pas ce qu’est un marqueur, je vous invite à lire cet article sur le clicker, qui est justement un outil qui fait office de marqueur : Utiliser un clicker pour chien : POURQUOI et COMMENT faire ?

Mais donc, en mettant le marqueur de côté ici et en restant focus sur nos renforçateurs, les 2 critères pour une bonne utilisation des renforçateurs, c’est :

1. La consistance
2. Le timing

La consistance, c’est le fait de répéter le processus à chaque fois que votre chien produit le comportement (autant que possible).

Votre chien s’assied -> Il reçoit un renforçateur.

Votre chien s’assied -> Il reçoit un renforçateur.

Votre chien s’assied -> Il reçoit un renforçateur.

Et le timing, c’est le fait de donner ce renforçateur immédiatement après le comportement.

C’est :

Comportement -> Renforçateur

C’est pas :

Comportement -> Je bois une goutte d’eau -> Je discute avec la voisine -> J’écoute les oiseaux chanter -> Renforçateur

(Et d’ailleurs, le marqueur sert justement à avoir un timing du tonnerre.)

Et ensuite la 3^ème étape :

3.       Augmentez progressivement la difficulté

Donc là je pars du principe que vous avez défini le comportement, et que vous avez renforcé chaque petite étape jusqu’à avoir le comportement voulu.

À partir de là, félicitations, vous avez appris le comportement à votre chien grâce à du renforcement positif.

Sauf que ça ne s’arrête pas là.

Parce que l’étape d’après, c’est quoi ?

C’est d’augmenter la difficulté.

(Oui bon facile, la réponse est dans le titre.)

En gros, il faut vous dire que votre chien obéira bien plus facilement si vous êtes dans un endroit calme, avec aucune distraction (donc rien autour quoi : pas de gens, pas de chien, pas de mouche qui vole, etc…).

Et quand vous avez réussi à apprendre le comportement (donc en suivant les 2 premiers points), vous continuez l’apprentissage en augmentant progressivement ce qu’on appelle « Les 3D ».

Les 3D c’est :

1. Durée
2. Distance
3. Distractions

(Dans cet ordre.)

Vous allez continuer d’entraîner, toujours en donnant des renforçateurs à votre chien quand il fait ce que vous lui demandez, en augmentant la difficulté.

Jusqu’à ce que votre chien s’asseye à chaque fois que vous le lui demandez, et ça peu importe où vous vous trouvez.

Et enfin, la toute dernière étape :

4.       Renforcez de manière intermittente

Ça y est, votre chien connaît le comportement à la perfection.

Quand vous le lui demandez, il le fait et attend que vous le libériez peu importe la durée.

Il le fait peu importe la distance à laquelle vous vous éloignez.

Et il le fait peu importe les distractions qui se produisent autour de lui.

Ce qui signifie, concrètement, que ça n’a plus de sens, de renforcer le comportement.

Il est déjà renforcé au max du max.

Et donc, on va simplement arrêter de le faire.

Problème : si vous passez de « tout » à « rien » du jour au lendemain, votre chien ne va pas comprendre pourquoi il ne reçoit plus de friandises, et donc il risque d’arrêter de faire le comportement.

Et c’est pour cette raison qu’on va l’habituer progressivement à ne plus être renforcé, en le renforçant de manière aléatoire.

• De temps en temps il reçoit une friandise.
• De temps en temps il en reçoit deux d’un coup.
• De temps en temps il en reçoit même trois.
• Et de temps en temps il en reçoit zéro.

Au début le nombre de fois où il en reçoit zéro est plutôt rare.

(Genre : 1-3-2-1-0-3-2-1-3-0)

Puis petit à petit – au fil des jours – le nombre de zéro augmente.

(1-3-0-2-3-0-1-1-0-2-1-0)

Et ainsi de suite jusqu’à ne presque plus le renforcer.

(1-0-2-0-0-1-0-1-0-3-0)

Pour finir avec un chien qui maîtrise le comportement et qui n’a plus du tout besoin de recevoir de renforçateur quand il produit le comportement.

(Note : Beaucoup (trop) de gens parlent de faire cette dernière étape de disparitions des renforçateurs AVANT l’étape des 3D.

Mais le problème en faisant comme ça, c’est que tout devient flou.

On se met à ne plus renforcer le chien alors qu’il ne maîtrise pas encore totalement le comportement. Lui réussit des choses incroyables à son niveau, et il n’est même pas récompensé de l’avoir fait.

Résultat il ne comprend pas ce qu’il se passe, il perd en motivation, et il arrête de produire le comportement.

Je me suis cassé la tête dessus pendant longtemps à mes débuts… Ne faites pas la même erreur.)

Et donc voilà, avec tout ça vous devriez maintenant être au clair sur ce qu’est le renforcement positif du chien, et une base de comment l’utiliser.

Avant de finir, voyons encore les choses à NE PAS faire avec vos renforçateurs. Et bien entendu, on terminera comme promis sur une petite explication de la différence entre « Renforcement positif » et « Éducation positive ».

Renforcement positif du chien : Les erreurs à ne pas faire

Parce que oui, il y a aussi des choses à ne pas faire quand on fait du renforcement positif avec son chien.

Des choses qui peuvent rendre le renforcement positif moins efficace que ce qu’il l’est en réalité.

Voilà 5 choses à faire attention en matière de renforcement positif :

ERREUR 1 : Avoir des renforçateurs qui n’en sont pas

Ça c’est une des dérives de l’éducation positive. Surtout avec les friandises.

Parce qu’on nous parle tellement de friandises dans tous les sens que c’est très facile de s’y perdre, et de finir par faire n’importe quoi avec.

On finit par croire que la friandise, c’est l’outil magique pour créer un chien tout bien éduqué. Alors que c’est totalement faux.

La friandise est un outil, oui, mais un outil qu’il faut manier avec précaution si on veut réellement obtenir des résultats.

Rappelez-vous du tout début de l’article :

Un renforçateur, c’est quelque chose qui donnera une RAISON à votre chien de faire ce que vous lui demandez, même si ce n’est pas forcément ce que LUI voudrait faire.

Si votre chien ne veut pas prendre votre renforçateur, ça signifie simplement que ça n’en est pas à l’instant présent.

Si votre chien ne mange pas la friandise que vous lui tendez, ça ne sert à rien d’insister par exemple.

Ça signifie juste que dans cette situation, votre friandise n’a pas assez de valeur, ou qu’il y a des choses bien plus satisfaisantes dans l’environnement de votre chien que de manger vos « vulgaires bonbons ».

Et ça ne veut pas non plus dire que dans une autre situation (si vous étiez dans votre salon, par exemple), ça n’aurait pas été un renforçateur tout à fait acceptable du point de vue de votre chien.

Tout est une question de circonstances.

ERREUR 2 : Ne pas varier les renforçateurs, et/ou en donner sans raison

Ça découle un peu de ce qu’on vient de dire.

Votre chien peut adorer une friandise en particulier.

Que cette friandise ait une valeur INCROYABLE à ses yeux, et qu’il soit prêt à TOUT pour la manger.

Mais s’il ne reçoit que ça, et qu’il en obtient 150 par jour, il va forcément finir par s’en lasser.

Plus vous lui donnez un renforçateur, plus sa valeur diminue. C’est pour cette raison que c’est important d’en avoir plusieurs (plusieurs sortes de friandises, par exemple), pour pouvoir varier les plaisirs.

ERREUR 3 : Se tromper dans l’ordre

Le renforçateur apparaît APRÈS qu’il ait produit le comportement.

Si vous utilisez une friandise pour attirer votre chien, vous n’êtes PAS en train de l’utiliser comme un renforçateur, mais comme un leurre.

Elle peut aussi s’utiliser comme ça, oui, mais c’est important de comprendre la nuance.

(Tant que vous le faites en conscience, c’est OK. Mais c’est si vous le faites sans vous en rendre compte que ça peut devenir problématique.)

Par exemple : si votre chien est obnubilé par un autre chien et que vous essayez d’attirer son attention en lui mettant une friandise sous le nez, vous êtes en train d’essayer de le leurrer.

Et le risque c’est qu’il comprenne que vous êtes juste en train d’essayer de le détourner de ce que lui veut vraiment.

Résultat : Vous dégradez la valeur de vos friandises, vu que vous apprenez à votre chien à s’en méfier vu que ça l’attire où lui ne veut pas aller.

ERREUR 4 : Demander des choses trop difficiles à votre chien

Là c’est plutôt par rapport à vos demandes.

Parce que si vous demandez des choses trop compliquées à votre chien, il n’arrivera pas à les faire.

Si vous voulez que votre chien s’asseye au passage piéton, à côté de vous, bien droit, à 20 centimètres de votre jambe, tourné dans le même sens que vous, alors que vous ne lui avez jamais appris à le faire, il y a très peu de chance qu’il y parvienne.

Vous êtes en train de le mettre en situation d’échec.

Et si ça se produit régulièrement, il peut finir par se décourager et ne plus essayer de faire quoi que ce soit.

En renforcement positif, on fait l’inverse : on met le chien en réussite.

Comme je l’ai dit plus haut, on découpe les choses en petites étapes simples et atteignables.

Il n’y a que comme ça que votre chien apprendra de manière efficace.

ERREUR 5 : Ne pas utiliser des renforçateurs ADAPTÉS à la situation

Encore une fois, pensez bien qu’un renforçateur doit être plaisant pour votre chien.

Et donc : quoi de plus plaisant que ce qu’il veut obtenir à l’instant présent ?

S’il veut jouer avec un chien au loin mais que vous voulez qu’il s’en détourne, jouez avec lui en guise de renforçateur.

S’il veut manger un vieux sandwich qui traine, faites-lui manger une friandise en guise de renforçateur au moment où il s’en détourne.

S’il veut terriblement sortir pour la balade mais qu’il arrive à se contenir le temps que vous ouvriez la porte d’entrée, votre ordre libérateur pour le laisser sortir sera le renforçateur.

La question à vous poser, c’est toujours :

« Qu’est-ce que mon chien veut obtenir, là tout de suite ? »

Et la réponse à cette question est le renforçateur le plus adapté à la situation.

(Note : Oui, vous pouvez choisir de renforcer votre chien avec une friandise pour toutes ces situations, si vous voulez. Mais dites-vous bien que ce n’est pas forcément le renforçateur le plus efficace, et que ça peut même ne pas en être un, selon les circonstances.)

Et donc voilà qui clôture nos 5 erreurs.

Et pour finir, voyons concrètement cette fameuse différence entre « renforcement positif » et « éducation positive »…

Et enfin : La différence entre « RENFORCEMENT positif » et « ÉDUCATION positive »

Donc jusqu’ici, on s’est concentré sur le renforcement positif.

Et comme je l’ai répété plusieurs fois, « renforcement positif » et « éducation positive », c’est pas tout à fait la même chose.

Parce qu’en réalité, le renforcement positif est UNE PARTIE de l’éducation positive.

Et pour comprendre pourquoi, parlons rapidement ce qu’on appelle la « Loi de l’effet », et de ces 4 moyens d’applications.

(Je vous rassure, comme toujours, on reste très simple).

La loi de l’effet (renforcement et punition)

La loi de l’effet (qui a entre autres été mise en lumière par Skinner, si vous connaissez) dit que :

« Un comportement est plus susceptible d’être répété s’il s’ensuite une satisfaction pour l’organisme, et d’être abandonné s’il s’ensuit une insatisfaction. »

Grosso modo, ça veut dire que si je donne quelque chose de plaisant à mon chien quand il revient vers mois en balade alors qu’il est détaché (par exemple, une friandise), il sera plus susceptible de revenir vers moi par la suite sans que je n’aie rien à lui demander.

À l’inverse, si je tape sur mon chien ou que je l’engueule à chaque fois qu’il revient vers moi, il va de moins en moins vouloir revenir vers moi par la suite.

(Je vous avais dit que c’était simple.)

Et sur cette base, on a généralisé qu’il y a 2 types de conséquences à un comportement :

1. Il y a le renforcement : Qui rendra « la réapparition du comportement PLUS probable ». En gros, ça augmente les chances que le chien reproduise le comportement.
2. Et il y a la punition : Qui rendra « la réapparition du comportement MOINS probable ». Ca diminue les chances que le chien reproduise le comportement.

Et vous avez 2 manières d’utiliser chacune de ces conséquences.

Pour le renforcement, vous avez :

• Le renforcement positif.
• Le renforcement négatif.

Et pour la punition, pareil, vous avez :

• La punition positive.
• La punition négative.

Mais ATTENTION : c’est un peu traitre parce qu’ici, « positif » et « négatif » ne veulent pas du tout dire « bon » ou « pas bon » !

« Positif » veut juste dire « On ajoute quelque chose » – qui aura l’effet d’un renforcement ou d’une punition.

« Négatif » veut juste dire « On retire quelque chose » – qui aura l’effet d’un renforcement ou d’une punition.

Ca va ou c’est flou ?

Pour que ça soit clair, voyons rapidement un exemple concret pour chacun, et après on aura déjà terminé avec cette théorie.

Le renforcement positif

Bon je m’étale pas là-dessus vu qu’on en a parlé de long en large dans l’article.

Mais si on reprend la définition ci-dessus, le renforcement positif signifie que :

« J’ajoute quelque chose (positif) pour que la réapparition du comportement soit plus probable (renforcement). »

Ce quelque chose doit être satisfaisant pour votre chien, et plus il l’adore, plus cet effet se produira.

Et les choses qui ont une grande valeur pour les chiens, c’est généralement :

• La nourriture (d’où le fait qu’on utilise des friandises).
• Et le jeu (genre obtenir une balle qui pouète).

La punition positive

• Positive = On ajoute quelque chose.
• Punition = Rend la réapparition du comportement MOINS probable, vu que c’est une insatisfaction pour le chien.

Donc c’est faire subir à son chien quelque chose déplaisant pour lui, après qu’il ait produit le comportement, pour qu’il ne reproduise pas par la suite.

En gros c’est ce qui nous vient tout de suite en tête quand on entend « Punition ». Genre taper sur son chien parce qu’il a fait quelque chose qu’on n’aime pas, c’est une punition positive.

Le renforcement négatif

Celui-ci est un peu malsain vu que, toujours dans la même idée :

• Négatif = On retire quelque chose.
• Renforcement = Faire en sorte que le chien soit content, pour que la réapparition du comportement soit PLUS probable.

C’est un peu tordu parce que concrètement, ça veut dire le récompenser quand il fait un bon comportement en lui enlevant quelque chose de gênant.

Exemple :

Je t’étrangle avec un collier étrangleur… jusqu’à ce que tu te calmes.

J’arrête de t’étrangler (retrait de quelque chose de désagréable), pour te récompenser de t’être calmé (satisfaction pour le chien qui rendra le comportement plus probable).

La conséquence de ça, c’est peut-être que le chien va effectivement comprendre ce qu’il doit faire pour que la douleur s’arrête…

… mais ce qui est sûr, c’est que les conséquences sur la relation avec le maître seront désastreuses…

Donc pas la peine de vous préciser que ça, on va éviter.

La punition négative

Et donc pour ce dernier, encore une fois :

• Négative = Je te retire quelque chose.
• Punition = Quelque chose d’insatisfaisant pour le chien, pour rendre la réapparition MOINS probable.

Donc par exemple :

« Si tu es trop brusque en jouant avec cet autre chien, je te rattache et on stoppe le jeu. »

« Si tu tires sur ta laisse quand tu aperçois le parc, on fait demi-tour et on s’éloigne du parc. »

« Si tu bondis sur ta gamelle alors que je n’ai même pas encore eu le temps de la poser au sol, je te la retire. »

Soit on lui enlève ce qu’il a et qu’il est content d’avoir, soit on ne lui permet pas d’obtenir ce qu’il voudrait obtenir.

Et donc en éducation positive, on utilise quoi ?

À votre avis ?

…

On a dit que le renforcement négatif, c’est malsain donc on oublie.

La punition positive pareil. On n’est pas là pour faire du mal à votre chien.

Mais en éducation positive, on utilise :

• Le renforcement positif,
• ET la punition négative.

…

OUI, en éducation positive, on punit aussi le chien.

Sauf qu’on le fait de manière appropriée (et civilisée).

Et je trouve important de préciser ça, parce que dans les méandres du web, vous tomberez sur des personnes qui vous feront culpabiliser si vous pratiquez la moindre forme de punition.

Aux yeux de ces gens qu’on qualifie parfois « d’ultra-positif », vous n’êtes rien de plus qu’un monstre.

Et pour avoir désespérément tenté de mettre en place leurs méthodes à mes débuts, je peux vous dire que j’en garde aujourd’hui encore des séquelles.

Je ne dis pas que c’est impossible d’obtenir des résultats (quoi que)…

… mais ce qui est certain c’est que c’est beaucoup trop risqué.

Si vous ne faites QUE du renforcement positif, vous avez de gros risques de basculer dans une éducation qui sera plus laxiste qu’autre chose.

Le chien a le droit de tout faire, de toute manière il n’y a aucune conséquence.

Et c’est la porte ouverte à tous les comportements qui vous rendront la vie (très) difficile.

Donc s’il vous plaît : ne culpabilisez pas trop si vous punissez votre chien. Faites juste à la manière dont vous le faites, que ce soit adapté à la situation, et surtout que ça soit toujours fait avec respect.

Les points à retenir sur le renforcement positif de votre chien

Donc.

Ce qu’on a dit, c’est que pratiquer le renforcement positif avec votre chien vous permettra :

1. De coopérer avec lui pour avancer dans un but commun : avoir une relation harmonieuse.
2. De favoriser le bien-être de votre chien en l’éduquant avec respect et bienveillance.
3. De construire une relation solide et durable avec lui.
4. Et d’obtenir des résultats durables qui, une fois obtenus, ne disparaitront plus jamais.

Et pour ce faire, vous devez trouver ce qui motive votre chien à l’instant présent :

• Est-ce qu’il veut renifler dans l’herbe ?
• Est-ce qu’il veut jouer ?
• Est-ce qu’il veut manger quelque chose ?

Pour ensuite lui permettre de l’obtenir SEULEMENT lorsqu’il se comporte comme vous le souhaitez.

Dans les grandes lignes, ça s’arrête là.

Rappelez-vous aussi des erreurs à ne pas faire quand vous faites du renforcement positif avec votre chien :

1. Ce n’est pas vous qui choisissez ce qu’est un renforçateur ou non. C’est en observant votre chien que vous saurez ce qui le motive à l’instant présent et lui fait envie.
2. Pensez à varier les renforçateurs pour éviter que votre chien s’en lasse, et d’éviter de lui en donner sans raison.
3. Ne vous trompez pas dans l’ordre : le renforçateur vient APRÈS le comportement (sinon, c’est un leurre et pas un renforçateur).
4. Ne demandez pas des choses trop difficiles à votre chien. Car s’il n’arrive pas à produire le comportement, il ne sera pas renforcé et risque de se démotiver. Découper les apprentissages en étapes faciles à réaliser !
5. Utilisez des renforçateurs adaptés à la situation. Un renforçateur peut ne pas en être un du point de vue de votre chien selon la situation. Si votre chien veut jouer et que vous voulez lui donner une friandise, il y a des chances qu’il n’y touche tout simplement pas.

Et donc la prochaine étape à partir de maintenant, c’est quoi ?

Ben c’est de passer à la pratique.

Testez avec votre chien, ajustez-vous, et observer les résultats pour apprendre et vous améliorer dans votre pratique au fil du temps.

Mais la vérité, c’est que ce qu’on a vu dans cet article n’est qu’un échantillon de ce que représente l’éducation positive.

Et si vous êtes encore ici à me lire, j’ai bon espoir que vous soyez réellement motivé(e) à bien faire avec votre chien, donc voilà ce que je vous propose pour aller plus loin :

J’écris régulièrement (en général une à deux fois par semaine) des conseils concrets pour vous aider à bien vous y prendre avec votre chien. Pour vous guider, vous pousser à réfléchir, et vous permettre d’obtenir une belle relation avec votre chien.

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(Si vous n’êtes pas trop sûr, sachez que vous pouvez vous désinscrire facilement en bas de chaque mail que vous recevrez. Pour vous permettre de tester et de voir par vous-même si ça vous plaît.)

Et si ça ne vous intéresse pas, pas de souci. Vous êtes totalement libre de tout de même profiter de tout ce qu’il y a sur « J’adopte un chien » 😉 .

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Photo Unsplash par Eric Ward