Prédation chez le chien : Comment la gérer

Prédation chien
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La prédation chez le chien… un sujet qui peut paraître complexe, et qui l’est effectivement un peu en réalité. Comment empêcher son chien d’aller contre sa nature, qui le pousse à se barrer aux trousses de ce chat qui détale devant lui ? Eh bien la vérité, c’est que des choses à faire, il y en a tout un tas. Et on va toutes les passer en revue au travers de cet article. Que ce soit les raisons qui poussent votre chien à faire de la prédation, les choses à mettre en place AVANT MÊME qu’il ne se mette à en faire, mais aussi quoi faire s’il en a déjà pris cette fâcheuse habitude, voyons tout ce qu’il y a à savoir sur la prédation chez le chien.

Déjà, la prédation chez le chien, ça vient de quoi ?

Le chien, il descend du loup.

Et le loup, vu que c’est un animal sauvage, il a besoin de chasser pour manger, et donc pour survivre.

Ce qui fait que dans les gènes du loup, il y a ce qu’on appelle la séquence de prédation.

Cette séquence, c’est la suivante :

  1. Orienter
  2. Fixer
  3. Chasser
  4. Attraper
  5. Secouer
  6. Tuer
  7. Disséquer
  8. Ingérer

En gros, quand un loup aperçoit une proie, il va INSTINCTIVEMENT traverser chacune de ces étapes pour arriver à la finalité : se nourrir.

Et hop, ça donne une espèce qui survit.

Et du coup, comme le chien descend du loup, eh bien il y a dans ses gènes quelques résidus de cette séquence, qui fait qu’il peut lui aussi se mettre à faire de la prédation.

Petit aparté avant de poursuivre :

Oui, le chien descend bien du loup.

Là-dessus il n’y aucun doute.

Ce qui fait qu’il a gardé certaines choses dans ses gènes qui lui viennent de ses ancêtres (comme la prédation).

MAIS…

Non, le chien n’est pas un loup.

Ce n’est PLUS un loup, mais bien une espèce à part entière, qui a ses propres codes et sa propre manière de fonctionner.

Ce qui veut dire que ce qui est valable pour le loup ne l’est pas FORCÉMENT pour le chien.

Le chien peut avoir des comportements qui lui viennent du loup, oui, mais on n’éduque PAS un chien comme on tenterait de le faire avec un loup.

Même si l’homme descend du singe, on regarderait tous de travers celui qui nourrirait son gamin exclusivement avec des bananes.

Fin de l’aparté.

Et donc pour revenir sur notre histoire de prédation, le chien a donc bel et bien un reste de cette séquence de prédation.

Qui fait que votre chien peut malheureusement développer le réflexe d’en faire.

Ensuite une 2ème question intéressante pour bien poser les bases, c’est :

La race du chien a-t-elle une influence sur la prédation ?

Et la réponse à cette question, c’est oui.

Pourquoi ?

Parce qu’au fil du temps, on a sélectionné les chiens pour répondre à certains critères bien précis. Et cette sélection a effacé la séquence de prédation chez certains chiens plus que chez d’autres.

Un chien de chasse, on le sélectionne pour qu’il chasse. Donc pour faire son travail correctement, on veut que le début de la séquence soit toujours bien ancrée en lui.

Par contre, ce qu’on ne veut pas, c’est qu’il aille jusqu’au bout. Qu’il se mette à déchiqueter sa proie une fois qu’il l’a attrapée.

Ce qui fait que logiquement, on aura sélectionné les chiens pour qu’ils traquent, capturent, mais s’arrêtent ensuite là pour laisser la dépouille intacte.

Et donc au fil du temps, on a empêché les chiens qui déchiquetaient leurs proies de se reproduire, et on a au contraire fait se reproduire ceux qui respectaient les bons critères pour obtenir les chiens recherchés.

En comparaison de la séquence de prédation du loup, la séquence de prédation d’un chien de chasse serait :

  1. Orienter
  2. Fixer
  3. Chasser
  4. Attraper
  5. Secouer
  6. Tuer

Par contre, un chien qui serait plutôt utilisé comme chien de compagnie, on n’a pas spécialement envie qu’il s’amuse à traquer les enfants qui courent dans le jardin.

Ce qui fait que pour ces races là, on aura plutôt fait se reproduire les chiens qui se désintéressent totalement des choses en mouvement. Pour avoir des loulous qui restent sagement au pied peu importe ce qui se passe autour d’eux.

Et donc maintenant qu’on a posé les bases de ce qu’est la prédation, passons à ce que vous pouvez (pour pas dire « devriez très fortement ») faire pour anticiper, histoire que votre chien ne se mette PAS à faire de la prédation.

(Valable aussi si votre chien en fait déjà, mais j’y reviendrai.)

3 choses à faire pour que votre chien ne fasse JAMAIS de prédation

Déjà, première chose à dire, c’est que même si votre chien est d’une race « peu risquée », vous avez meilleur temps de QUAND MÊME mettre en place ce qu’on va voir.

Parce que oui, les points qu’on va parcourir permettent de gérer au mieux la prédation…

… mais ils permettent AUSSI de gérer d’autres problèmes dont on ne va pas forcément parler dans cet article.

Comment ça ?

Eh bien parce que ce qu’on va voir, ce sont des choses qui feront de votre chien – de manière générale un chien bien dans ses pattes.

C’est-à-dire :

  • Comment faire en sorte qu’il reste calme, même si l’environnement autour de lui est agité.
  • Comment faire pour qu’il réfléchisse avant d’agir, et qu’il ne se lance pas bêtement après tout ce qu’il aperçoit.
  • Comment lui apprendre à se détacher de son environnement, et à préférer porter son attention sur vous.

Toutes des choses qui vous serviront même si vous n’avez pas de problème de prédation avec votre chien.

Ensuite, 2ème chose, c’est que je vais vous parler de chose comme si vous n’aviez pas encore de problème de prédation.

Vous présenter les choses qu’il faudrait idéalement mettre en place avec un chien en bas âge, pour qu’il ne développe jamais de problème de prédation.

Comme ça, si vous n’avez pas encore de difficulté, vous saurez comment faire pour ne jamais en avoir. Et si vous avez des problèmes de prédation, vous serez capable de réfléchir à ce qui a fait que votre chien en développe.

Qui est ni plus ni moins le premier pas pour traiter le problème.

Et au bout de l’article on verra une idée de solution que vous pourrez mettre en place avec votre poilu si vous êtes dans ce second cas.

Et donc la première chose pour que votre chien ne fasse jamais de prédation, c’est…

Gérer la prédation : Faire en sorte d’avoir un chien calme

Parce qu’il faut bien vous dire un truc.

C’est que si votre chien est tout excité, il y a beaucoup plus de risques qu’il se mette à vouloir courser ce qu’il voit.

Il est là…

… il bouillonne d’excitation…

… et à la moindre petite étincelle, il est prêt à exploser (genre un chat qui passe en courant).

Alors qu’au contraire s’il est calme – donc s’il est pas en mode « OUAH ! Vas-y, je suis trop motivé aujourd’hui !!! » – il sera moins tenté de vouloir partir après ce qu’il aperçoit.

Ça parait plutôt logique.

En gros, on cherche à limiter le risque que votre chien « déclenche ».

(Note : C’est aussi de ça qu’il est question quand on parle des différences entre les races. En gros, un chien de chasse « déclenchera » plus facilement qu’un chien de type « chien de compagnie ». Donc il faudra être plus vigilent avec le premier qu’avec le second.)

Et donc comment faire pour avoir un chien calme ?

Il y a 2 choses que vous pouvez faire :

1# Dépensez votre chien

Parce qu’à nouveau, si ses batteries sont à bloc il sera tout excité, et il sera bien plus enclin à partir au quart de tour.

« Ola Ola… Attends une seconde… T’es en train de dire que je dois fatiguer mon chien AVANT d’aller me balader pour le fatiguer, c’est ça ? »

C’est vrai que ça peu paraître un peu absurde, de « dépenser son chien avant d’aller le dépenser ».

Mais… y’a un peu de ça quand même.

En fait, l’idée c’est pas forcément de lui VIDER ses batteries avant d’aller vous promener…

… mais c’est plutôt de faire en sorte qu’il soit dépensé correctement tout au long de sa journée.

Parce que si votre chien se dépense correctement de manière globale, il sera déjà plus à-même de se contrôler quand il verra quelque chose qui risque de le faire déclencher.

En gros, on peut imager le niveau d’énergie de votre chien comme une bouteille d’eau.

Prédation chien : le niveau d'énergie comme une bouteille d'eau

Quand elle est pleine, c’est qu’il est chargé à bloc. Et le but c’est de faire en sorte qu’à la fin de chaque journée, la bouteille soit vide.

Et en gros, plus la bouteille est pleine au moment où il y a quelque chose après lequel faire de la prédation, plus votre chien aura du mal à ne pas céder.

Du coup oui, si vous…

  • Jouez de temps en temps avec votre chien chez vous…
  • Que vous lui donnez de temps en temps un truc à ronger…
  • Que vous faites de temps en temps une séance d’éducation…

Et bien au moment de sortir, sa bouteille d’eau sera déjà bien vidée, et il arrivera donc mieux à se gérer si besoin.

Et si vous ne savez pas encore comment on fait pour dépenser un chien, voilà l’article que j’ai écrit rien que pour vous : Fatiguer un chien, les 4 manières d’y parvenir

Ensuite la 2ème chose à faire pour avoir un chien calme, c’est de :

2# Restez vous-même calme

Il y a un truc qui n’est pas forcément évident à se rendre compte.

C’est le fait que votre état influence l’état de votre chien.

Si vous êtes excité, il y a des chances que votre chien devienne à son tour excité. Alors que si vous êtes calme, votre chien aura plutôt tendance à être lui aussi calme.

Et encore une fois, c’est logique quand on y pense.

Parce que si vous êtes stressé par exemple…

… que vous devez vous dépêcher parce que vous êtes en retard pour un rendez-vous…

… et que vous êtes en train de sortir votre chien pour un pipi…

… ben à ce moment-là vous risquez (de manière plus ou moins consciente) de stresser votre chien pour qu’il se dépêche de faire ses petites affaires.

Alors qu’à l’inverse, si vous avez toute la vie devant vous, vous n’en aurez rien à faire du temps qui passe et vous laisserez tout le loisir à votre chien de renifler toutes les odeurs qu’il a envie de renifler.

Vous serez tous les deux détendu.

Mais, ce n’est pas la seule raison !

Si votre état influence celui de votre chien, c’est aussi parce qu’au fil du temps, votre chien comprend que vous êtes sa personne de référence.

Que c’est vous qu’il doit se baser pour savoir ce qu’il doit faire.

(Oui oui, même si vous n’en avez pas conscience, je vous promets que c’est ce qu’il fait.)

Et donc s’il voit que vous êtes agité(e), qu’il à l’impression que vous commencez à stresser ou vous exciter, c’est le signal pour lui qu’il doit faire pareil.

Donc comme je disais : essayez au maximum de garder votre calme et de rester détendu(e).

Vous ne ferez que favoriser le calme et la détente chez votre chien.

(Même si on est d’accord que ce n’est pas magique. Ce n’est pas JUSTE parce que vous êtes détendu qu’il le sera forcément lui aussi. Il peut aussi y avoir d’autres facteurs qui jouent un rôle, mais vous verrez que ça devrait tout de même faire une grande différence.)

Ce qui fait que si vous dépensez votre chien, et que vous restez vous-même calme, vous partirez sur les meilleures bases pour faire en sorte que votre chien évite de se mettre à faire de la prédation.

Et donc maintenant qu’on a vu comment avoir un chien calme, passons à « comment faire pour apprendre à votre chien à RÉFLÉCHIR avant d’AGIR ».

Gérer la prédation chez le chien : La (presque) magie des auto-contrôles

Hey, bravo d’être resté avec moi jusqu’ici !

Vous êtes sacrément motivé (ou motivée) à faire ce qu’il faut pour avoir une vie paisible avec votre chien. Ça fait plaisir à voir !

Et donc maintenant, penchons-nous sur le sujet des auto-contrôles.

Est-ce que vous savez ce que c’est, un « auto-contrôle » ?

Non ?

Rassurez-vous, ça me surprend pas vraiment. Parce que c’est tristement (et curieusement) assez rare d’en entendre de la part des éducateurs canins. Alors que c’est pourtant une des choses les plus importantes à enseigner à votre chien, mais bon…

En gros, « avoir de l’auto-contrôle », ça signifie (comme son nom l’indique) que votre chien est capable de se retenir malgré ses pulsions.

Que quand il aperçoit un chat qui déboule à fond la caisse, il soit capable de prendre 2 secondes pour réfléchir, et choisir de ne PAS lui courir bêtement après.

Alors à cet instant, vous êtes peut-être en train de vous dire que votre chien n’en a clairement pas, de l’auto-contrôle. Et c’est tout à normal si vous n’en aviez jamais entendu parler avant, puisque les auto-contrôles, c’est pas quelque chose d’INNÉ chez le chien.

Ça s’apprend.

Avec par exemple L’EXERCICE DE LA GAMELLE.

L’exercice de la gamelle c’est quoi ?

C’est profiter de l’heure du repas pour les entraîner, ces auto-contrôles.

Parce qu’il y a de fortes chances que quand vous soyez en train de préparer le repas de votre chien, ça se passe comme ça :

  • Votre chien vous voit vous saisir de sa gamelle, du coup il vient trainer dans vos pattes…
  • Il devient turbulent tellement il trépigne d’impatience…
  • Il tournicote dans tous les sens…
  • Et au moment où vous posez la gamelle au sol, il se jette littéralement dessus quitte à vous attraper une main au passage.

Et bien dans l’exercice de la gamelle, ce qu’on vise, c’est justement à ce que votre chien ARÊTE de faire ça.

Qu’il soit capable d’attendre sagement plutôt que d’exploser comme il le fait.

Et pour ça, la marche à suivre, c’est :

  1. Remplir la gamelle de croquettes.
  2. Vous placez face à votre chien.
  3. Attendre sans rien dire qu’il s’asseye.
  4. Et au moment où il est assis, commencer à descendre la gamelle en renforçant tous les 2 centimètres le fait qu’il n’ait pas bougé (en lui donnant une des croquettes que contient sa gamelle).
  5. Et s’il se lève : remonter un peu la gamelle, attendre qu’il se rasseye, avant de recommencer la descente.

Et plus vous ferez ça, plus votre chien apprendra à se contenir malgré son envie irrésistible d’engloutir toutes ses croquettes, et plus il apprendra la patience et la tolérance.

(Si vous avez l’impression que je vais un peu vite sur ce sujet des auto-contrôles c’est normal, c’est simplement parce que j’en ai fait un article complet dans lequel on traite ça de long en large. Si vous voulez tout savoir sur les auto-contrôles, c’est par ici : Exercice d’auto-contrôle : pour un chien calme, patient et tolérant).

Et donc cet exercice (ainsi que toutes ses variantes dont je parle dans l’article ci-dessus) apprendra à votre chien à se contrôler. Ce qui l’aidera à ne pas céder le jour où il apercevra une « proie » gambader dans son champ de vision.

Et le deuxième exercice que vous pouvez faire pour ne pas avoir de problème de prédation, c’est :

Lui apprendre à se désintéresser de son environnement

Donc les auto-contrôle, c’était pour faire en sorte que quand votre chien fixe un chat qui part en courant, il ne parte pas à sa poursuite.

Qu’il sache qu’il doit lutter contre ses pulsions, et qu’il soit capable de le faire.

Mais maintenant, plus il reste là à regarder ce chat courir, plus il y a un risque, au bout d’un moment, qu’il finisse malgré tout par craquer.

Donc ce qu’on veut, c’est d’une part qu’il ne parte pas après, mais AUSSI qu’il s’en désintéresse.

Que ça devienne limite banale comme situation et qu’il décide, au lieu de le courser, de continuer de faire sa vie de son côté.

Mais encore une fois, se désintéresser de ce qui l’intéresse, c’est pas quelque chose que votre chien va faire naturellement. Donc ça va demander un peu d’entraînement.

Et comment on entraîne ça ?

Eh bien en pratiquant par exemple l’exercice du « Détournement ».

L’exercice du « Détournement »

L’idée de cet exercice, ça va être de renforcer votre chien quand il se désintéresse de ce qui l’attire.

Pour qu’au contraire, ça soit sur VOUS qu’il porte son attention en priorité (plutôt que sur un éventuel chat qui court au loin).

Donc ce que vous allez faire, c’est aller à un endroit avec une certaine quantité de distractions…

… donc par « distractions » j’entends : des gens, des odeurs, des animaux, des enfants, etc… (Vous pouvez aller dans un coin d’herbe de votre village ou de votre ville, là où il y a un peu de passage, par exemple.)

… Et vous allez simplement vous mettre à marcher avec votre chien dans ce coin d’herbe (vous pouvez faire des tours, par exemple).

Et en fait, l’idée c’est que quand votre chien est attiré par quelque chose, vous commencez par ne rien faire…

… et qu’au moment où il se détourne de ce qui l’attire, c’est là que vous marquez (avec votre clicker par exemple) et que vous renforcez le comportement de se détourner.

Par exemple, imaginons :

  1. Une personne âgée apparait sur le côté.
  2. Ça attire l’attention de votre chien qui se met à la regarder.
  3. Il reste là à la fixer.
  4. Et quand il se détourne (donc vraiment : au moment même où sa tête commence à se tourner pour regarder ailleurs), vous marquez et vous renforcez le comportement avec une friandise.

Ce qui fait que vous renforcez votre chien à se détourner des choses qui l’attirent.

Vous lui dites précisément : « Ce que je veux que tu fasses, c’est te détourner de ces choses intéressantes ».

Quand tu restes là à fixer quelque chose, il ne se passe rien…

… Et c’est quand tu te détourne que là, tu reçois un renforçateur.

Vous voyez l’idée ?

Maintenant, il y a 2 choses à faire attention quand vous pratiquez cet exercice.

La première c’est :

Ne laissez pas votre chien se rapprocher de ce qui l’attire

Parce que c’est comme ça que votre chien se conditionne tout seul à produire des comportements.

  • Votre chien aperçoit un chat (oui je sais, faut que je change d’exemple, on commence à avoir compris que y’a un chat…).
  • Il avance parce qu’il est attiré.
  • Il arrive en bout de laisse.
  • Et si à chaque fois ça se passe comme ça, il finit par prendre le réflexe que « Quand je vois un chat, je DOIS aller tirer en bout de laisse ».

Résultat : il sera TOUJOURS attiré par les choses qui l’intéresse, et il ne restera JAMAIS sagement près de vous.

Et le pire, c’est si votre chien se détourne à ce moment-là et que vous le renforcez.

On aurait envie de le faire, vu qu’on est en train de pratiquer l’exercice du Détournement. Mais le problème si vous le faites à cet instant précis, c’est que vous ne renforcez pas QUE le fait de se détourner.

Revoyons la situation pour que ça soit clair :

  • Votre chien aperçoit un ch… un ours.
  • Il avance parce qu’il est attiré.
  • Il arrive en bout de laisse.
  • Et au moment où il se détourne, vous marquez et vous récompensez.

Qu’est-ce que votre chien va enregistrer, à ce moment-là ?

Ce qu’il va enregistrer, c’est :

« Quand je vois quelque chose qui m’intéresse, je dois avancer vers lui jusqu’à sentir la laisse tendue dans mon dos, PUIS SEULEMENT me détourner. »

Vous êtes en train de renforcer ce qu’on appelle une chaine de comportement.

Donc la manière correcte de faire, c’est :

  • Votre chien aperçoit un ours.
  • Il décide de se mettre à avancer…
  • … mais au moment où son corps se met à bouger, vous tendez la laisse pour qu’il NE PUISSE PAS bouger (donc faudra être prêt(e) en tenant votre laisse courte dès le début).
  • S’il fait mine de renoncer – genre s’il fait une espèce de mouvement de recul pour se rassoir – vous détendez la laisse pour que votre chien ne ressente pas d’inconfort quand il ne fait rien.
  • Et au moment où il se détourne, vous marquez et vous le renforcez.

Comme ça, vous lui apprenez 2 choses :

  1. À rester là où il est même si quelque chose attire sa curiosité.
  2. Et à se désintéresser de son environnement, pour qu’il ne reste pas hypnotisé par tout ce qu’il croise.

Et la 2ème chose à faire attention quand vous pratiquez l’exercice du Détournement, c’est :

Si votre chien n’a vraiment pas l’air de vouloir décrocher : ASPIREZ-LE à vous

Donc vous êtes là, votre chien voit un autre chien au bout de l’allée, et il se met à le fixer…

… du coup vous, vous vous préparez à saisir le moment précis où il va se détourner pour à marquer et renforcer le détournement…

… sauf que voilà, problème, votre chien ne se détourne jamais de cet autre chien.

Il est là. Il le fixe. Et tant que son copain n’est pas sorti de son champ de vision, il n’y a plus rien d’autre qui existe à ses yeux.

Alors oui, il va se détourner quand l’autre chien disparaîtra. Mais le problème c’est qu’il prendra quand même l’habitude de rester là à fixer ce qui l’attire tant que ça n’a pas disparu de son champ de vision.

Et donc, si vous avez l’impression que même avec un tremblement de terre votre chien ne décrochera jamais de ce qui l’attire, ce que vous pouvez faire c’est justement de l’aspirer à vous.

Qu’est-ce que ça signifie ?

Ça veut dire que vous faites ça :

  1. Vous réalisez que votre chien n’arrivera pas à décrocher de cet autre chien.
  2. Donc ce que vous faites, c’est que vous reculez sans rien dire dans la direction opposée (votre chien ne vous suivra pas vu qu’il est hypnotisé. Mais il ne faut pas non plus qu’il arrive à avancer vers l’autre chien s’il essaie).
  3. Quand vous arrivez en bout de laisse, vous laissez votre bras qui tient la laisse se lever sous l’effet de la tension.
  4. Vous continuez de reculer, et vous allez donc emporter votre chien avec vous.
  5. Ce qui fait qu’il va peut-être sautiller en arrière de manière à rester fixé malgré tout sur l’autre chien. Mais à un moment donné, il devrait finir par tout de même se détourner.
  6. Et au moment où il se détourne enfin de ce truc trop intéressant, vous marquez et vous récompensez.

(Note : Cerner le moment où votre chien ne va pas réussir à décrocher (c’est-à-dire l’étape 1), c’est pas quelque chose d’évident. Ça vous demandera forcément un peu d’entraînement. Donc faites des essais, mais ne vous flagellez pas si vous ne l’aspirez pas alors que vous auriez peut-être dû, ou à l’inverse si vous le faites alors qu’il n’y aurait pas eu besoin. Ça viendra avec le temps. 😉 )

Aspirer son chien à soi, c’est souvent nécessaire au début si le chien a déjà un peu pris l’habitude de rester focalisé sur ce qui l’intéresse.

Et d’ailleurs, si votre chien est attiré par tout ce qu’il croise, ça risque de se passer comme ça quand vous tenterez l’exercice du Détournement qu’on a vu juste avant.

  • Il va être attiré…
  • Vous allez l’aspirer à vous…
  • Vous allez marquer et renforcer quand il se détourne…
  • Il va être attiré…
  • Vous allez l’aspirer…
  • Vous allez marquer et renforcer quand il se détourne…

Et au fil du temps il apprendra à se détourner de son environnement, et ça deviendra de plus en plus facile de capter son attention quand il est distrait.

Ce qui fait que pareil, pour notre histoire de prédation, votre chien aura déjà l’habitude que s’il est attiré par un truc qui court, il a le droit de s’en détourner et de continuer de faire sa vie de son côté.

Et donc habituer votre chien à rester calme, entraîner les auto-contrôles, et lui apprendre à se désintéresser de son environnement, c’est les 3 choses à faire pour limiter au maximum les risques que votre chien fasse de la prédation.

Pour anticiper AVANT qu’il ne se mette à en faire (mais qui sont aussi importantes à faire si votre chien en fait déjà).

Et maintenant, parlons de ce que vous pouvez faire pour gérer au mieux si votre chien a DÉJÀ pris la fâcheuse habitude de faire de la prédation.

Comment gérer la prédation si votre chien en fait

Ça va, l’article est intéressant jusqu’ici ? Vous y apprenez des choses utiles ?

Si c’est le cas, je profite de vous demander si vous pourriez laisser un commentaire en dessous de l’article quand vous serez arrivé(e) au bout.

(D’ailleurs si vous avez trouvez ça nul et inintéressant aussi, comme ça je serai au courant. Je n’ai rien contre la critique tant que ça reste constructif.)

Même un simple « Salut », ça m’aide beaucoup, puisque le nombre de commentaires influence directement le nombre de personnes qui tomberont sur cet article à l’avenir.

Merci beaucoup si vous le faites !

Et donc pour revenir à nos moutons, jusqu’ici, on a vu des exercices à pratiquer régulièrement durant vos semaines.

Dans l’idée de planifier des moments que vous dédiez à entraîner votre chien.

Et donc maintenant, voici quelques conseils pour gérer au mieux quand vous êtes en balade, en dehors de vos séances d’entraînement.

Si votre chien fait de la prédation, utilisez une longe

Vous l’avez sûrement déjà entendu de partout : Votre chien a besoin d’avoir des moments où il se balade détaché.

Pour pouvoir se dépenser de manière autonome, combler ses besoins, et pouvoir être ensuite un chien bien dans ses pattes.

Problème : Comment faire si à tout moment il peut partir au quart de tour après un renard, une biche ou un lièvre qui a le malheur de passer par là ?

La réponse est dans le titre donc c’est sans suspens, vous pouvez utiliser une longe.

(Une longe, c’est simplement une longue laisse de genre 10 à 15 mètres.)

L’avantage de la longe (plutôt que de garder votre chien en laisse de peur qu’il s’enfuie), c’est que ça lui donne tout de même une espèce de « semi-liberté ».

Votre chien peut vaquer à ses occupations, mais en cas de problème vous gardez un certain contrôle pour ne pas avoir à regarder impuissant(e) votre chien s’enfuir à l’autre bout du monde.

C’est un compromis, tout simplement.

Ce qui fait que si votre chien aperçoit une proie, vous pouvez le retenir pour qu’il ne se renforce pas à courir après, et vous pouvez marquer et renforcer quand il se détourne.

Ou l’aspirez à vous, si c’est vraiment compliqué pour lui de se détourner, exactement comme on a vu plus haut.

Mais une question qui va être intéressante de se poser, c’est :

Qu’est-ce que vous allez utiliser comme renforçateur, à ce moment-là ?

Parce que ça aussi, ça a une importance.

Eh bien répondons à cet question dès maintenant.

Utilisez le bon renforçateur

« Euh Mathias ? Un BON renforçateur ?… Parce qu’il y en a des mauvais ? »

Oui, c’est ça.

Enfin… c’est pas qu’il y en ait des bons ou des mauvais, mais c’est plutôt qu’il y en a un en particulier qui sera plus adapté que les autres.

Parce que ce que veut votre chien à ce moment précis, c’est quoi ?

C’est courser une proie en mouvement.

Ce qui fait que la renforçateur idéal, ça va pas être de lui donner une friandise dans un instant pareil.

Non.

Votre chien va vous rire au nez si vous lui tendez ça.

Par contre, si vous renforcez son détournement par exemple en lui lançant une balle dans la direction opposée, là vous avez beaucoup plus de chance de faire mouche.

Vous renforcez votre chien avec ce qu’il veut obtenir : vous lui permettez de courser quelque chose en mouvement.

Ce qui fait que :

  • Votre chien est renforcé quand il se détourne de ce qui l’attire.
  • Il est renforcé avec quelque chose de similaire à ce qui l’attirait (donc il va quand même pouvoir produire le comportement qu’il voulait produire).
  • Et il s’habitue au fait que ce ne sont QUE les choses que VOUS lancez qu’il a le droit de courser.
  • Et encore mieux : vous renforcez votre relation avec votre chien, vu que vous jouez avec lui.

Que demander de mieux ?

Et au fur et à mesure, si à chaque fois vous faites ça, votre poilu devrait prendre le réflexe que :

« Quand je vois quelque chose en mouvement, c’est le signal que mon humain va me lancer une balle, donc il faut absolument que je me tourne vers lui pour courir après. »

Votre chien devrait prendre le réflexe de revenir vers vous à fond la caisse, plutôt que de vouloir courir après cette proie en mouvement.

(J’exagère un peu vu que ce qu’on a dit au début de l’article, c’est que la prédation est vraiment gravée dans les gênes de votre chien. Oui, plus vous entraînerez ça, plus votre chien aura de la facilité à décrocher et à revenir vers vous. Mais il restera toujours une petite voix tapie au fond de sa tête qui pourra parfois le pousser à vouloir courir après ces choses en mouvement.)

Et pour tout vous dire, il y a un 2ème avantage à utiliser la balle comme renforçateur quand vous travaillez la prédation.

Parce que comme on l’a dit, courser une balle, c’est un comportement qui se rapproche de celui de la prédation.

Mais… à un détail près.

Ce détail vient du fait que la balle, c’est un jeu.

Donc si vous lancez une balle à votre chien, il devait être tout content…

… gambader joyeusement pour aller la chercher…

… et vous la ramener tranquillement (si vous le lui avez appris).

Il devrait être plus ou moins détendu, avoir des mouvements souples, et un comportement plutôt infantile.

Alors que la prédation c’est le même comportement dans sa globalité, mais à l’opposé en terme d’état d’esprit dans la tête de votre chien.

Quand un chien qui fait de la prédation, il ne se met pas à gambader joyeusement vers sa proie…

Le chien, à ce moment-là, il passe en mode ultra instinct.

Son regard se fixe…

Son corps se tend…

Ses mouvements deviennent saccadés…

Il est focalisé sur sa proie et rien ne peut l’en détourner…

Presque il fait peur, tellement c’est son instinct bestiale qui s’exprime à ce moment-là.

Ce qui fait que si – quand votre chien aperçoit quelque chose en mouvement et qu’il s’en détourne – vous arrivez à le renforcer en lui lançant la balle, vous l’habituez en fait à entrer dans ce mode « jeu » plutôt que de passer en mode « ultra instinct ».

Et donc à revenir vers vous pour jouer plutôt que de faire de la prédation.

(Si vous voulez savoir comment apprendre à votre chien à jouer à la balle, j’en ai fait une vidéo qui se trouve ici : Apprendre à ramener la balle – 3 étapes à suivre)

Renforcer à fond le Rappel ou le « Stop » : Une bonne idée ?

Certainement que c’est un point que certains abordent quand ils entrent dans le sujet de la prédation.

D’ailleurs moi aussi quand je me suis retrouvé devant ma feuille blanche à poser les idées pour cet article, le sujet m’est venu à l’esprit.

Apprendre à son chien à s’arrêter et/ou à revenir, en entraînant ça à fond la caisse pour qu’il le fasse peu importe la situation…

Ça semble cohérent en ce qui concerne la prédation, non ?

Pourtant, après mûre réflexion, je ne pense pas que ça soit la solution la plus intéressante en matière dans ce cas précis.

Pourquoi ?

Parce que ce qu’on vient encore de rappeler y’a 2 secondes en arrière, c’est que le comportement de prédation est inscrit dans les gênes du chien.

Donc quand il voit quelque chose en mouvement, il a le RÉFLEXE de courir après.

Au risque d’insister un peu trop, dites-vous bien que :

Votre chien est là, maître de lui-même…

… tout à coup il aperçoit un lièvre au loin, qui part au quart de tour quand il croise le regard de votre chien…

… qu’à ce moment le cerveau de votre chien se met sur OFF

… et que sa pulsion lui indique que ce qu’il doit faire, c’est courir après ce lièvre sans relâche.

Donc imaginez :

Si vous, à ce moment-là, vous lui criez « Retour ! », ce que vous lui demandez c’est d’être capable d’aller CONTRE sa nature, de remettre son cerveau sur ON, et de revenir sagement près de vous.

Un effort herculéen.

Résultat : rien d’étonnant à ce qu’il vous tire un gros doigt d’honneur plutôt que de faire ce que vous lui demandez.

Alors que si vous entraînez disons… les auto-contrôles, + à se détourner de son environnement, et bien dans cette même situation vous aurez influencé votre chien de manière à ce qu’il n’entre pas dans cette spirale de la prédation.

Vous aurez agi AVANT que son cerveau se mette sur OFF, de manière à ce que votre chien se détourne du lièvre avant même de déconnecter.

Mais qu’on s’entende, je ne suis pas en train de dire que ça ne sert à rien d’apprendre le Rappel et le Stop.

Ce que je dis, c’est juste que c’est pas forcément ce qui sera le plus intéressant en ce qui concerne la prédation.

Concentrez-vous d’abord sur le reste qu’on a vu plus haut plutôt que de mettre toute votre énergie à vouloir avoir un rappel parfait.

Et gardez ça pour un autre moment, dans les situations où il ne sera pas (ou plus) question de prédation.

BONUS de fin : Deux mots sur le « contre-conditionnement »

Qu’est-ce que le contre-conditionnement ? Et surtout pourquoi est-ce que je veux vous en parler ?

Eh bien simplement pour vous faire prendre conscience de la différence entre :

  • Un chien qui ne s’est pas encore retrouvé à faire de la prédation,
  • Et un chien qui a déjà été conditionné à en faire.

Parce que dans le 1er cas (donc avec un chiot qui n’a pas encore vécu ce genre de situation), vous partez d’une feuille blanche.

Si votre chiot aperçoit un chat qui part en courant, il y a moins de risques qu’il se mette à le courser.

Comme ça sera la première fois, il ressentira quelque chose au fond de lui qui lui donnera envie de le faire…

… MAIS il sera aussi particulièrement attentif à vous, et vous aurez une plus grande marge de manœuvre pour lui apprendre que non, il n’y a pas besoin de détaler après ce chat qui court.

Alors que dans le 2ème cas, on parle d’un chien qui a déjà été conditionné à faire de la prédation.

Ça veut dire quoi ?

Ça veut dire que quand votre chien aperçoit un chat, le réflexe, c’est de vouloir courir après.

Limite, même si le chat n’est PAS ENCORE en train de courir, sa simple vue provoque une pulsion chez votre chien qui le pousse à bondir instantanément dessus.

Tellement le comportement est ancré.

Et donc à ce moment-là, ce qu’on veut c’est pas apprendre au chien à ne pas le faire, mais à ne PLUS le faire.

Concrètement, qu’est ce que ça change ?

Ça change que le comportement sera PLUS DIFFICILE à faire disparaître que s’il n’était jamais apparu.

Ce qu’on veut dans ce cas, c’est changer le comportement qui a été conditionné. Et ça implique 2 choses :

  1. Déjà, ça veut dire si votre chien fait de la prédation, il faudrait idéalement qu’il ne coure plus jamais sur les choses qu’il aperçoit en mouvement. Si votre chien aperçoit une biche et qu’il a le réflexe de vouloir partir en courant, vous devriez réussir à tendre la laisse ou la longe à ce moment précis pour qu’il ne soit pas en mesure de faire le moindre pas en direction de sa proie. (Dites-vous bien qu’à chaque fois que votre chien exprime ce comportement – et ce même s’il n’avance que de 2 pas – il se renforce déjà dans le fait de l’exprimer.)
  2. Et ensuite, la 2ème chose, c’est qu’il faut réussir à contre-conditionner le stimulus. Parce que jusqu’ici :

Être vivant en mouvement = « Je me mets à lui courir après »

Et nous ce qu’on veut c’est remplacer « Je mets à lui courir après » pas un autre comportement.

Par exemple :

Être vivant en mouvement = « Je me retourne vers mon humain et je cours après la balle qu’il me lance. »

Et pour arriver à ce résultat, il faut réussir à que quand votre chien aperçoit un Être vivant en mouvement, il exprime le nouveau comportement (« Je retourne vers mon humain et je cours après la balle qu’il me lance. ») AVANT d’avoir exprimé celui déjà conditionné (« Je me mets à lui courir après »).

Le schéma parfait, ça serait :

  1. Vous apercevez un chat tapi dans les fougères, avant même que votre chien ne l’ait vu.
  2. Vous êtes prêt(e) avec la balle qui couine préférée de votre chien dans votre main.
  3. Le chat sort de sa touffe et part en courant.
  4. Au moment même où votre chien pose ses yeux sur le chat, vous faites couiner la balle pour qu’au lieu de se mettre à le poursuivre, il soit attiré par vous et vienne vers vous.
  5. Et vous lui lancez la balle dans la direction opposée.

(On appelle ça du « contre-conditionnement classique. »)

Ça a l’air facile, non ?

Eh ben ça ne l’est pas du tout.

(Désolé.)

Ça va vous demander d’être ultra attentif, d’être prêt avec une balle dans la main, et d’être réactif à ce qui se passe.

Pour vraiment réussir à saisir le moment où votre chien pose ses yeux sur le chat, et à tenter à cet instant précis de capter son attention.

Il faut vraiment que :

« Je vois le chat » -> « Je me retourne vers mon humain vu qu’il y a une balle qui *pouète* »

Ça va aussi demander à ce que pour votre chien, la balle qui pouète soit réellement quelque chose d’INCROYABLEMENT GÉNIAL.

Parce que s’il l’aime mais sans plus, ou s’il n’a pas le réflexe de venir vers vous quand vous la faites couiner, vous aurez beau faire des *pouète pouète* dans tous les sens, il ne va rien se passer.

Et c’est précisément pour cette raison que je vous ai dit plus haut qu’il faudrait idéalement que vous tendiez la laisse avant que votre chien se mette à courser sa proie.

Pour qu’il n’exprime plus jamais ce comportement de prédation sur ce qu’il aperçoit au loin.

Parce que si vous n’arrivez pas à faire comme le schéma ci-dessus, vous avez toujours l’option de ce qu’on appelle le « contre-conditonnement opérant ».

En contre-conditionnement opérant, ça donnerait :

  1. Vous voyez un chat courir au loin, avant que votre chien ne l’ait vu.
  2. Vous tendez la laisse pour que lorsqu’il l’aperçoive, votre chien n’ait pas la possibilité de faire le moindre pas dans sa direction.
  3. Vous attendez que votre chien se détourne du chat, même si c’est juste d’un millième de seconde.
  4. Et au moment où il se détourne, vous marquez et vous récompensez, idéalement en lui lançant une balle dans la direction opposée.

Et s’il ne se détourne jamais, vous l’aspirez à vous comme on a vu au début de l’article. Même si à ce moment ça ne sera plus du « contre-conditionnement ».

L’avantage de cette 2ème méthode c’est que c’est plus facile à mettre en place. L’inconvénient, c’est que ça peut être moins efficace qu’avec la première technique du contre-conditionnement classique.

Mais dans les deux cas, plus vous pratiquerez, plus vous devriez réussir à remplacer ce comportement de prédation par le nouveau comportement souhaité.

(Le temps que ça prendra dépend de votre chien, et d’à quel point le comportement de prédation a été ancré au fils du temps.)

Voilà pour les grandes lignes du contre-conditionnement.

Je mets juste l’accent sur le fait que j’ai découvert les joies du contre-conditionnement que récemment. Donc je cogite encore pas mal sur le sujet, et ce n’est pas exclu qu’il y ait des subtilités qui m’échappent.

Ce n’est clairement pas dans mes habitudes de vous parler de choses que je ne maîtrise pas totalement, mais je trouvais important de vous parler de ces notions pour que vous les ayez aussi en tête.

Je viendrai corriger si je me rends compte avoir fait une bourde, même si tout ce qui précède me paraît plutôt cohérent à l’heure actuelle.

Dites-vous aussi que ça reste un survole très rapide d’un sujet plutôt avancé en matière d’éducation canine. Donc ne butez pas trop là-dessus si c’est un peu flou, et concentrez-vous déjà sur tout ce qu’on a vu au début de l’article 😉.

Un dernier point pour récapituler tout ça

On a fini.

Bravo d’être resté(e) jusqu’au bout !

Avant de finir, récapitulons rapidement ce qu’on a vu.

Donc déjà – je sais, vous l’avez compris à force – la prédation c’est quelque chose d’ancré dans les gênes de votre chien.

Il ne contrôle pas.

Ce qui fait que le but, c’est de l’habituer à se détourner des choses qui risquent de le faire déclencher.

Donc AVANT qu’il tombe dans la spirale de la prédation.

Concrètement, les 3 choses à faire pour que votre chien ne fasse jamais de prédation, c’est :

  1. Faire en sorte qu’il soit calme, en le dépensant correctement et en restant vous-même calme.
  2. Entraîner les auto-contrôles.
  3. Lui apprendre à se désintéresser de son environnement (par exemple avec l’exercice du « Détournement »), tout en :
    1. Ne le laissant pas se rapprocher de ce qui l’attire,
    2. Et en ASPIRANT votre chien à vous si vous voyez qu’il n’arrive vraiment pas à décrocher.

Ça c’est pour faire en sorte qu’il ne prenne jamais l’habitude de faire de la prédation.

Donc fortement recommandé même si votre chien ne fait PAS de prédation.

Maintenant, si votre chien a déjà pris cette fâcheuse habitude, les choses que vous pouvez mettre en place c’est :

  1. D’utiliser une longe pour lui permettre de faire des balades en « semi-liberté », en toute sécurité (il en a besoin).
  2. D’utiliser le BON renforçateur. Donc idéalement une balle ou un jouet qui couine, pour quand il se détourne des choses qui pourrait le faire déclencher.
  3. De travailler aussi les 3 points ci-dessus.

Et on a terminé en parlant du « contre-conditionnement ». Pour vous sensibiliser au fait que si votre chien a DÉJÀ pris l’habitude de faire de la prédation, il faut être d’autant plus vigilent et précis dans ce que vous faites, si vous voulez être en mesure de gérer ce comportement.

Si cet article vous a plu, volontiers si vous pouvez laisser un commentaire (quel qu’il soit) juste en dessous.

Ça ne vous coûte rien, et ça m’aide BEAUCOUP (donc merci si vous le faites).

Et sinon, à très vite dans un prochain article !

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Photo Pexels par Kateryna Babaieva

Photo Unsplash par Jonathan Cooper


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8 thoughts on “Prédation chez le chien : Comment la gérer

  1. Merci pour cet article très complet. Propriétaire d’une Whippet de 4 ans, je connais bien ce sujet. Et je me suis même permise de le partager sur mon blog spécialisé sur les Whippets sous un de mes articles qui parle justement des instincts de chasse du Whippet ! Au plaisir d’en découvrir d’autres.

  2. merci beaucoup pour cet article très détaillé.
    je vais tester le ballon de rugby « pouettant » lancé à l’opposé, en cas de rencontres chats et petits chiens vifs et criards, déclencheurs automatique du mode prédation ++.
    alors que même en présence de vélos, voitures, humains, trottinettes, le rappel à 50 m est très bon.

    1. Génial le ballon de rugby pouettant !

      Oui effectivement, c’est pas surprenant qu’il n’y ait que certains déclencheurs bien précis, alors qu’avec le reste ça soit parfaitement OK.

      Pour maximiser vos chances de réussite avec le ballon, ce que vous pouvez aussi faire, c’est commencer par faire l’exercice « à blanc », sans pour autant qu’il n’y ait de chats ou de petits chiens vifs.

      Comme ça, si vous n’aviez pour l’instant jamais sorti ce ballon avant ça, ça commencera par mettre dans la tête de votre chien que vous l’avez sur vous, et l’habituer au fait que de temps en temps, il court après (même si ça doit rester occasionnel, du style 1 ou 2 fois par jour).

  3. Merci pour ce long article ! Notre chienne de 7 mois a déjà ce comportement de prédation, envers les chats et nos deux poules. J’ai déjà une longe mais elle ne fait que 5m. Je tente l’aventure !

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