Ça fait maintenant bientôt une année que nous avons démarré ce blog, dans le but de vous expliquer comment éduquer son chien. Cela fait même encore plus longtemps que nous avons décidé d’adopter notre petit Günther. Tout du long, nous n’avons jamais cessé de nous renseigner et d’apprendre de nouvelles choses, que nous appliquons au fur et à mesure. Une fois les bases maîtrisées, nous avons pu relâcher un peu la pression, et nous avons commencé à observer les autres propriétaires de chiens.
Nous avons vu les manières de faire de chacun. Les réactions dans différentes situations, et surtout les réflexes que peuvent avoir les gens avec leur chiot. Eh oui, en plus d’être passionné d’éducation canine, nous adorons tout ce qui se rapporte aux comportements humain. Dans nos observations, nous avons remarqué que les gens ont souvent les mêmes réactions pour chaque situation. Comme l’éducation positive se basent sur le duo humain-chien, il y a donc au moins 50% de la réussite qui doit venir de vous.
Êtes-vous un être humain ?
Attention, ce passage est volontairement cru et mordant dans le but de provoquer un déclic en vous. Libre à vous de continuer votre lecture. Âme sensible s’abstenir. Vous voilà prévenu.
Éduquer son chien signifie lui apprendre quel comportement adopter dans chaque situation. Pour y parvenir, Il y a un certain nombre de qualités que vous êtes obligé d’avoir. C’est vous qui voulez l’éduquer, c’est donc à vous d’avoir ce qu’il faut pour le faire. Malheureusement, ces qualités ne font pas partie de celles qui sont innées chez l’homme. Vous êtes humains ? Alors voici pourquoi vous n’arriverez pas à éduquer votre chien :
1. Vous n’avez pas de patience
L’homme est impatient. Il veut tout, tout de suite. Encore plus dans la société d’aujourd’hui dans laquelle internet pousse davantage à tout obtenir dans la seconde. Pensez-vous vraiment que ce chien que vous croisez régulièrement a appris du jour au lendemain à rester sagement aux côtés de son maître ? Désolé, mais ce n’est pas comme ça que fonctionne l’éducation canine.
2. Vous abandonnez à la moindre difficulté
En plus de tout avoir rapidement, l’homme de notre ère obtient ce qu’il veut facilement :
- « Tiens, j’ai faim… Ça tombe bien, il y a un McDonald juste à côté. ».
- « J’aimerais bien m’acheter le dernier gadget à la mode. ». Et hop, en trois cliques sur internet, c’est réglé.
- « Oh là là, une semaine de délai de livraison ? Je vais plutôt commander sur l’autre site, ça arrive en deux jours ! ».
Résultat, au moindre effort, vous lâchez l’affaire. Dès que les choses deviennent un peu compliquées, vous êtes incapable de faire preuve de ténacité. Soyez sûr qu’éduquer son chien n’a rien de facile. Il va vous mener la vie dur et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, vous allez regretter votre adoption.
3. « J’ai trop la flemme… »
Ce point rejoint les deux premiers. On obtient tout rapidement, on obtient tout facilement, on n’a donc plus besoin de faire le moindre effort pour avoir ce qu’on veut. Le moindre petit effort nous paraît insurmontable, et nous choisissons donc la meilleure solution : ne rien faire.
Avec un chiot, il n’y a pas de place pour la flemme. Vous ne pouvez pas faire comme avec cette pile de linge propre que vous vous étiez pourtant juré de plier aujourd’hui… Ou avec l’aspirateur qui attend sagement dans un coin que vous vous décidiez à l’utiliser… Quand on a un chiot, on ne peut pas juste reporter les choses au lendemain. Vous devez vous en occuper, le socialiser, l’éduquer, etc.… Si vous n’avez pas l’énergie de le faire, vous finirez par vous retrouver avec un chiot invivable, et il finira forcément par développer de mauvais comportements !
4. Vous êtes égocentrique
L’être humain est égocentrique de nature. Il ne pense qu’à sa petite personne. N’avez-vous pas préféré partir sans rien dire, ce jour où vous avez touché une autre voiture en vous garant ? Avez-vous ramassé discrètement ce billet que vous avez trouvé par terre au supermarché, plutôt que de le ramener à l’accueil ? N’avez-vous jamais laissé les portes de l’ascenseur se fermer, malgré le fait que quelqu’un était en train d’arriver ? Même si vous répondez « Non » à toutes ces questions, réfléchissez bien. Ce ne sont que des exemples, vous en trouverez forcément où vous avez agi pour vous, et tant pis pour les autres !…
Quand on veut éduquer son chien, on cherche à faire en sorte qu’il se comporte comme on le souhaite. Il y a donc deux êtres vivants dans l’équation. Vous ne pouvez pas juste penser à ce que vous voulez, ou vous finirez par ne pas comprendre pourquoi vous ne parvenez à rien.
Vous êtes un être humain ? Alors vous pouvez changer tout ça.
Avoir un chien n’a rien de facile. Vos nerfs vont sûrement être mis à rude épreuve. Le côté positif, c’est que c’est l’occasion idéale pour en apprendre davantage sur vous-même. Si vous êtes comme nous et que vous vous intéressez au développement personnel, vous serez servi ! Quand on adopte un chiot, la clé est d’être patient, d’être tolérant et surtout, de savoir se remettre en question.
L’être humain est en constante évolution. Vous avez donc de la chance, vous êtes capable de changer 😉 . En plus, avec ce qui suit, vous pourrez aborder cette adoption en y étant bien préparé.
Savez-vous qu’un chien vit 15 ans ?
Vous le savez probablement déjà, mais adopter un chien n’est pas une décision qu’on prend sur un coup de tête. C’est quelque chose qui doit être mûrement réfléchit, car votre vie en sera impactée pendant les 15 prochaines années. Une fois votre chiot chez vous, il n’y aura pas de retour en arrière possible. Alors soyez sûr d’y être bien préparé, par exemple grâce aux autres articles de ce blog.
La 1ère année
Au cours de la 1ère année, soyez sûr que vous n’allez pas vous ennuyer. Durant les premières semaines, vous devrez commencer par nouer un lien avec votre loulou. À son arrivée, il viendra de perdre tout ce qu’il connaît et aura surtout besoin de trouver une personne à qui s’attacher. Développer un lien avec son chiot est la chose la moins compliquée à faire, vous n’avez qu’à passer du temps avec lui pour y arriver. Jouez, éduquez, socialisez et occupez-vous de votre petit compagnon dès que vous en avez l’occasion.
Ensuite, vous devrez continuer à lui apprendre les bases. Un chiot ne devient un chien bien dans ses pattes que si on prend le temps de bien le socialiser au monde qui l’entoure. Vous devez donc le lui faire découvrir, en lui montrant qu’il n’a rien à craindre. Train, voiture, skateboard, lave-linge, robot de cuisine, animaux en tout genre, etc… Même des choses qui peuvent vous paraître absurdes peuvent être effrayantes pour un chiot ! (Günther avait peur… du trépied de l’appareil photo! Pas des voitures… Pas des trains… Mais ce bidule à trois patte qu’est ce qu’il fait peur! 😆 ) La socialisation n’est pas quelque chose qui vous est familier ? Alors prenez le temps de lire notre article « L’importance de la socialisation ».
En plus de ça, éduquer son chien est nécessaire pour sa stimulation mentale et pour qu’il sache comment se comporter en toutes circonstances. Un chien ne sait pas naturellement ce que vous attendez de lui, c’est à vous de le lui expliquer. Vous pouvez lire notre article sur les bases de l’éducation si vous n’êtes pas au clair sur la manière de procéder.
Enfin, au début, vous devrez traverser l’étape souvent compliquée de l’apprentissage de la propreté. Ça peut être usant d’avoir l’impression de vivre dans les toilettes de son chiot… La patience (ainsi que notre livre numérique à télécharger gratuitement dans la barre de droite 😎 ) est votre meilleure arme pour en venir à bout !
Les 14 années suivantes
Si vous avez réussi à ne pas relâcher vos efforts durant la 1ère année, vous aurez un chien qui entrera dans la vie d’adulte avec de bonnes bases. Mais attention, ça ne veut pas dire que vous pouvez vous arrêter là ! Vous devrez continuer à lui accorder du temps pendant encore 14 ans. Pensez-vous qu’après plusieurs années, vous serez toujours motivé pour la balade d’une heure en rentrant d’une longue journée de travail ?
La source PRINCIPALE des mauvais comportements
Le besoin le plus important à combler chez un chien est celui de se dépenser (sentez-vous libre de lire l’article complet sur le sujet en cliquant ici). Imaginez que votre loulou fonctionne avec une batterie comme celle de votre smartphone. Lorsqu’il est chargé au maximum, votre compagnon cherche un moyen de vider cette batterie. Vous pouvez l’aider en vous baladant, en jouant, en le socialisant ou en l’éduquant. Mastiquer (par exemple, un os) lui permet aussi de dépenser de l’énergie. Plus la batterie se vide, plus votre chien sera calme, et il dormira quand elle sera complètement déchargée.
C’est donc un cercle vertueux qui deviendra vicieux si vous adopter la mauvaise attitude. Votre toutou se charge tout seul, puis vous devez le décharger. Si vous choisissez de ne pas le faire (ce que vous pourriez tout à fait), votre compagnon va simplement trouver par lui-même comment y parvenir. Mâchouiller des chaussures, déchiqueter des coussins, aboyer sans arrêt, voici les manières moins glamours que votre chien risque de choisir. Vous ne pourrez donc vous y prendre qu’à vous-même s’il devient insupportable. Optez alors pour le « mâchouillage » de Kong, le déchiquetage d’un os charnu ou le tire-à-la-corde, entre autres activité sympa et ludique pour votre petit loup.
Très souvent, la source des mauvais comportements est liée à ce besoin de se dépenser. Soyez donc sûr d’avoir le temps et l’énergie nécessaire pour vous occuper de votre compagnon durant les 15 prochaines années, pour ne prendre aucun risque.
Apprenez à connaître votre chiot
Les chiens ne sont pas si différents des hommes. Chacun a un caractère et des envies qui lui sont propre. Certains sont des piles électriques, d’autres sont des « patates de canapé ». Il y en a qui « fonctionnent » très bien à la friandise, et il y a ceux qui préfèrent le jeu. Dans tous les cas, vous devrez vous adapter à l’animal que vous aurez en face de vous.
Voici une petite situation pour bien comprendre :
Votre fils a horreur de ranger sa chambre. Heureusement, aujourd’hui, une idée vous a traversé l’esprit : lui promettre une récompense à la clé. Excité, il court exécuter la besogne, impatient de découvrir ce qu’il va obtenir. Cette récompense, c’est de passer l’après-midi au cirque qui est justement de passage dans le village. Ce que vous ne saviez pas, c’est que votre enfant a peur des clowns, et que le cirque en est plein ! Pensez-vous que la prochaine fois, il rangera sa chambre aussi vite ? L’idée était pourtant bonne, mais la récompense n’était malheureusement pas adaptée pour votre fils.
Quand on élève un être vivant, le plus important est de bien le connaître pour pouvoir agir selon son caractère et ses envies. Comme dans l’exemple ci-dessus, vous devez être capable de vous adapter selon le caractère de votre chiot.
Ne pensez pas à vous, pensez à lui.
L’éducation, ce n’est pas vouloir absolument que son chien obéisse au doigt et à l’œil en exécutant chaque commande dans la seconde. Ça, ça s’appelle de la dictature. L’éducation, selon la définition de Larousse, c’est la « Connaissance et pratique des bonnes manières, des usages de la société ». C’est donc faire comprendre à votre chiot qu’il n’est par exemple pas poli de sauter sur les gens qu’il croise, ou qu’il ne doit pas marcher sur la route.
Alors oui, peut-être que vous rêviez d’avoir un chien avec qui faire de longues randonnées durant les week-ends. Mais lui préfère peut-être rester tranquillement dans le jardin. Ou alors vous aviez déjà en tête d’en faire un champion d’agility, mais vous avez appris qu’il n’est pas recommandé pour sa race de pratiquer ce sport (ça, c’est mon cas ! 🙁 ). Eh bien qu’il en soit ainsi. Ne soyez pas borné, et ayez la grandeur d’âme de prendre en compte les désirs de votre compagnon !
La patience, la clé de l’éducation
Quand on souhaite éduquer son chien, il faut s’adapter à son rythme. Souvenez-vous de vos années d’école. Qui était le meilleur enseignant : celui qui s’énervait lorsque vous ne compreniez pas ce qu’il venait de vous expliquer, ou celui qui prenait le temps de vous réexpliquer, de manière différente, jusqu’à ce que cela soit clair pour vous ?
Si votre loulou ne comprend pas, faites donc pareil. Recommencez vos explications autant de fois que nécessaire, et tentez d’aller moins vite. Vous ne pouvez pas le blâmer s’il a de la peine à comprendre, c’est juste votre manière d’expliquer qui n’est pas adaptée !
Pourquoi entend-on encore parler de l’éducation traditionnelle
L’éducation traditionnelle est malheureusement encore très présente dans l’univers canin. Cette éducation se base sur le fait que le chien est un descendant du loup et que pour éduquer un loup, vous devez le dominer. Il doit avoir peur de vous et comprendre que c’est vous le patron. Aujourd’hui, l’éducation positive prend peu à peu le dessus. Contrairement à la première, celle-ci voit le chien comme un ami avec qui il faut construire une relation basée sur la confiance et la complicité.
Saviez-vous que le Dr. David L. Mech, un des fondateurs du terme « alpha » dans l’univers des loups (qui est la base de l’éducation canine traditionnelle), a lui-même réfuté ses propres théories ? Il l’explique d’ailleurs dans cette vidéo. Mais alors, pourquoi les gens continuent-t-ils malgré tout d’appliquer ces concepts ? En voici la raison :
Pensez aux 4 critères du début de cette article, qui empêcheront la plupart d’arriver seul à éduquer leur chiot (L’égocentrisme et le manque de patience, de persévérance et de motivation). L’éducation traditionnelle permet en fait, malgré ça, d’arriver tout de même à ses fins rapidement, facilement et sans trop d’efforts. Mais à quel prix ? :
- Vous avez un chien qui tire en laisse ? C’est très facile, mettez-lui un collier étrangleur. Vous verrez, vous n’aurez rien à faire. Quand il ne pourra plus respirer, il finira par ne plus tirer…
- Votre chien saute sur les gens ? La manière la plus rapide de lui apprendre à ne pas le faire est que quelqu’un lui donne un « coup de genoux ». Il se rappellera de la douleur et ne recommencera plus après ça !
- Votre chien ne reste pas au pied durant vos balades ? C’est parce qu’il ne vous respecte pas, vous ne lui faites pas peur. Vous devez le retourner sur le dos et le fixer dans les yeux avec un air menaçant, jusqu’à ce qu’il soumette. Ensuite, il ne bronchera plus, même s’il risque d’en être traumatisé.
Vous avez donc le choix entre la facilité au détriment de son bien-être ou de lui apprendre, de faire preuve de patience et de prendre en compte les besoins et les envies de votre loulou. Peu importe qu’il ne vous obéisse pas au doigt et à l’œil, comme un robot, à la seconde où vous lui demanderez quelque chose. Ne pensez-vous pas que le bonheur de votre compagnon passe avant ? Alors, comme nous, privilégiez l’éducation positive et faites les efforts qu’il faut pour arriver à créer une relation respectueuse avec votre compagnon et pour le rendre heureux 🙂 .
Qu’avez-vous pensé de cet article ? Un peu différent de ce que nous publions habituellement, non ? Vous pouvez bien entendu nous partager vos impressions dans les commentaires.
Hello Mathias et merci pour cet excellent article sur l’éducation canine.
Ton approche sur l’éducation me plaît beaucoup et j’avoue que cela me rassure de savoir qu’il y a des alternatives à l’éducation traditionnelle que j’ai toujours trouvé trop violente à mon goût.