Anxiété de séparation chez le chien : comment aider votre poilu à se sentir en sécurité

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« L’anxiété de séparation du chien »… rien que le nom est stressant… vous trouvez pas ?

Vous êtes là parce que votre chien en fait, de l’anxiété de séparation ? Ou que vous n’êtes pas sûr et que vous cherchez à le confirmer ? Ou peut-être même juste par curiosité ?

Peu importe la raison, vous êtes au bon endroit. Bienvenue, moi c’est Mathias, et je vous propose de voir ensemble tout ce qu’il y a à savoir sur ce terrible phénomène qu’est l’anxiété de séparation chez le chien.

On va voir pourquoi un chien se met à avoir ce genre de pathologie (avec une petite immersion pour bien comprendre ce qu’il vit). On va discuter de tout ce qui peut être mis en place pour soulager votre pauvre loulou. On va voir les choses à ne surtout PAS faire, dans ce genre de situation. Et on va terminer sur la démarche pour désensibiliser votre chien s’il en souffre.

Préparez-vous un petit café ou un petit thé si c’est pas déjà fait, parce qu’on a du pain sur la planche.

Prêt(e) pour tout savoir sur l’anxiété de séparation ?

C’est parti !

Anxiété de séparation : Tentons de comprendre ce que le chien ressent

Imaginez :

Vendredi après-midi, 16h, début du week-end.

La semaine qui vient de passer a été relativement épuisante, donc ça va vraiment pas faire de mal un peu de repos.

*OUF*.

Vous pouvez enfin vous relaxer, profiter du beau temps, aller siroter un verre au soleil.

Vous détendre sur une terrasse.

La vie est belle.

Et là…

*BZZZT*, votre téléphone sonne.

Votre téléphone sonne et avec lui, une sensation étrange…

Une mauvaise impression.

Vous décrochez, et à l’autre bout, une voix que vous n’avez jamais entendue auparavant.

Cette voix, c’est un agent de police qui vous explique le drame qui vient d’avoir lieu :

Un camion vient de percuter de pleins fouet une voiture dans laquelle se trouvait vos parents, vos amis les plus proches, vos enfants…

Vous vous décomposez sur place.

Le déni vous empli… Ça parait complètement absurde… Et pourtant ça a l’air bien réel.

Vous réalisez qu’en l’espace d’une seconde, vous venez de perdre toutes les personnes qui vous étaient cher.

Vous êtes dans l’incompréhension…

… le désespoir vous empli…

… et vous garderez une trace indélébile de ce jour funeste où vous avez perdu tous vos repères.

Un peu morbide comme histoire, non ?

Et bien cette sensation, cette émotion de désespoir extrême, c’est ce que ressent votre chien à chaque fois que vous partez de chez vous.

Mais ce n’est pas tout.

Est-ce que vous savez ce qu’est une phobie ?

Peut-être même que vous en avez ?

Une peur panique totalement incontrôlable qui tétanise…

Et bien vous reprenez cette émotion de peur panique, vous y ajoutez un désespoir extrême, et vous obtenez ce qu’on appelle de l’anxiété de séparation.

Donc non, cette anxiété de séparation, ce n’est pas un choix. Mais c’est une émotion totalement incontrôlable que ressent votre chien À CHAQUE FOIS que vous quittez le domicile sans lui.

Et donc maintenant qu’on s’est bien mis dans l’ambiance de l’anxiété, commençons par parler de ce qui la cause.

De POURQUOI votre chien a développé cette terreur vis-à-vis du fait de rester seul.

Pour pouvoir ensuite décrypter la manière de faire pour l’aider à s’en sortir. Et donc qu’il réussisse à rester serein même quand vous vous absentez.

Les causes : pourquoi un chien se met à faire de l’anxiété de séparation

D’abord, 2 choses que je dois préciser :

  1. Cet article ne va pas régler magiquement votre problème. Mon but, c’est de vous donner un max d’infos pour que vous compreniez au mieux la situation. Mais l’anxiété de séparation, c’est quelque chose de complexe, donc n’hésitez pas à faire appel à un spécialiste en comportement si vous sentez que vous avez besoin de soutien pour vous en sortir.
  2. La 2ème chose, c’est de toujours commencer par aller voir un vétérinaire pour faire un bilan. Expliquez-lui la situation. Il faut s’assurer que votre chien soit OK au niveau de sa santé pour pouvoir partir sur une base saine.

Et donc maintenant que c’est dit, voilà ce qui se passe normalement pour un chiot, qui fait qu’il ne développe normalement PAS d’anxiété de séparation :

Ce qui se passe normalement entre la mère et le chiot

Quand un chiot nait, il s’attache à sa mère.

Jusque-là rien d’étonnant.

À ce moment-là, sa mère est ce qu’on appelle la « Figure d’attachement » (ou un « Être d’attachement primaire »).

Le chiot grandit, il découvre le monde, et à 3 mois, il est normalement prêt pour se détacher de sa maman.

Enfin… c’est pas lui qui va faire quoi que ce soit. C’est sa mère qui va naturellement provoquer un « détachement progressif », pour qu’il acquière une autonomie émotionnelle et des comportements sociaux d’adultes.

Et hop, on a un chien équilibré.

Sauf que le problème, c’est qu’à 3 mois, c’est pile poil le moment où nous on va débarquer pour l’adoption.

Et le problème c’est qu’avec nous, ça se passe ensuite pas forcément de la même façon…

Ce qui peut se passer quand on accueille un chiot

Parce que nous, quand on voit un chiot trop mignon, qu’est-ce qu’on a envie de faire ?

On a généralement qu’une envie : lui faire des papouilles à longueur de journées.

  • On est en permanence à ses côtés…
  • Dès qu’il chouine, on accourt sans réfléchir…
  • Au moindre truc qui se passe à l’extérieur, on arrive à la rescousse pour le sauver…

Et la conséquence de ça, c’est qu’on peut malheureusement casser cette émancipation qui se fait normalement.

Sans le savoir, on va alors prendre le rôle de cette Figure d’attachement, et le chiot a le risque de devenir totalement dépendant de nous.

Résultat : le jour où on est plus à ses côtés, c’est la PANIQUE TOTALE.

Et donc en réalité, ce qu’on devrait faire pour bien faire, c’est se comporter exactement comme sa mère le faisait :

  • L’habituer progressivement à être autonome.
  • Lui donner de moins en moins d’attention.
  • Éviter de répondre systématiquement à ses demandes d’attention (par exemple ne pas se couper dans ce qu’on fait à peine le chien vient se poser à côté. Mais d’abord finir ce qu’on fait, puis seulement lui donner de l’attention).
  • L’habituer à rester seul.
  • Et toutes les choses qui peuvent faire qu’il apprenne à se débrouiller sans vous.

Ca serait déjà une très bonne base.

Mais le pire, c’est que même en faisant ça, ça ne garantit même pas à 100% que votre chien ne fasse pas un peu d’anxiété de séparation.

Parce qu’il y a aussi ce qu’on va voir tout de suite qui peut être provocateur de cette anxiété…

Des autres sources d’anxiété de séparation chez le chien

Suite à ce qu’on a vu, on sait que si votre chien fait de l’anxiété de séparation, ça signifie qu’il est totalement désespéré et qu’il ressent une peur insurmontable quand vous n’êtes pas à côté de lui.

Maintenant, imaginons que votre chien ait été sevré de sa mère comme il faut, et que vous lui ayez également appris à se détacher de vous progressivement.

Qu’est-ce qui, selon vous, peut encore être source d’anxiété pour votre chien ?

Pour répondre, mettons-nous à sa place :

  • Je suis là, posé dans le salon, sur le tapis moelleux.
  • Je prends un bain de soleil au pied d’une fenêtre.
  • Mon humain est sorti faire un tour, mais moi, je suis tout à fait à l’aise avec le fait qu’il ne soit pas en permanence à proximité.

Qu’elles sont les situations qui pourraient faire que je ressens QUAND MÊME un mal-être à ce moment-là ?

Oui oui, j’attends que vous y réfléchissiez sérieusement (c’est plus pédagogique).

Idée n°1 : Il pourrait par exemple ne pas être habitué à certains bruits.

Des bruits qui lui font peur, et qu’il entend régulièrement.

Et à chaque fois, ça lui fait un petit pic d’anxiété, qui peut à tout moment déborder, et qui va s’amplifier avec le temps si on ne fait rien.

Autre idée…

Idée n°2 : Il vient d’emménager dans ce nouvel environnement, et il n’est pas encore totalement à l’aise avec.

Soit vous venez de l’adopter, soit vous venez de déménager, etc…

Et pareil, il n’arrive pas à rester totalement serein.

C’est pour ça que c’est important de l’habituer positivement à son environnement, par exemple en faisant tout un tas d’activité qu’il aime dans ce nouvel endroit (jouer, faire des séances d’éducation, le gratouiller, etc…), et en évitant de trop le laisser seul au début s’il n’est pas totalement à l’aise.

Idée n°3 : Votre chien déborde d’énergie.

Si vous avez lu d’autres choses sur l’anxiété de séparation avant d’arriver là, vous avez peut-être vu qu’une des causes, ça peut être que « le chien s’ennuie ».

Mais bon franchement, toujours en se mettant à sa place (rappelez-vous quand vous étiez môme)…

… est-ce que vous vous imaginez être là, tranquillement posé, à gravement vous faire ch*er, et tout à coup PANIQUER parce que vous vous ennuyez ?

C’est un peu tirer par les cheveux, non ?

Par contre, dire que le chien angoisse parce qu’il est laissé seul, tout en ayant ses batteries chargées à bloc, là je veux bien.

Parce que c’est ça le truc :

Votre chien a un certain besoin de se dépenser.

À la base, on utilisait quasi tous les chiens pour des tâches bien précises. Du coup ils travaillaient toute la journée, ils étaient claqués en rentrant, et ils n’avaient pas de « temps à perdre » à angoisser.

(Et quand je dis « à la base », c’était il n’y a pas si longtemps que ça.)

Sauf qu’aujourd’hui, ben on leur demande tout l’inverse :

Rester à la maison à ne rien faire, en attendant l’heure de la balade.

Et c’est là qu’il y a un risque de problème…

Parce que si votre chien ne se dépense pas suffisamment, il a de l’énergie en trop. Et cette énergie en trop, ça crée un certain mal-être en lui.

Il est là, il arrive pas à se poser (simplement parce qu’il est pas fatigué), et du coup ça le stress.

En plus il sait probablement qu’il doit faire gaffe à ce qu’il fait à l’intérieur, parce qu’il y a tout un tas de choses qu’il n’a pas le droit de faire…

… et au bout d’un moment, ça peut réellement devenir angoissant pour lui.

Donc c’est pour cette raison qu’un chien qui est laissé seul devrait TOUJOURS avoir pu se dépenser comme il faut AVANT de se retrouver livré à lui-même.

Parce que sans ça, on part déjà sur une base totalement bancale, et ça va être difficile d’en faire un chien bien dans ses pattes par la suite.

Et enfin, une dernière raison qui peut faire que votre chien fait de l’anxiété de séparation :

Votre chien a été abandonné par le passé

Anxiété de séparation : chien abandonné

Je le mets dans une catégorie à part, parce que là on parle d’une situation un peu particulière :

Du chien qui a déjà subi un traumatisme en étant abandonné par son ancien propriétaire.

Ça irait en quelque sorte avec ce qu’on a dit sur le fait de s’émanciper.

Le chien était très attaché à sa Figure d’attachement, il n’a pas eu le temps de développer son autonomie, et du jour au lendemain *POUF*, plus personne.

Comme si tous les jours il recevait des « mouni-mouni », des « gouzi-gouzi » et des gratouilles dans tous les sens, et qu’il perdait tout ça instantanément sans rien comprendre de ce qu’il se passe.

Du coup : traumatisme.

Et c’est là que ça demande du travail si on veut soigner ça, et on n’a aucun contrôle ni sur le temps que ça prendra, ni sur le fait que oui ou non, ça donne un jour des résultats.

Voilà pour ce qui est des causes de l’anxiété de séparation.

(Je vous rappelle que c’est pas forcément exhaustif. Je fais de mon mieux, mais m’en voulez pas si  je loupe quelque chose (et dites-le dans les commentaires tout en bas de l’article si vous pensez à un truc flagrant).)

Maintenant que la théorie est posée, on peut passer au côté pratique, en commençant par comprendre pourquoi et comment votre chien fait de l’anxiété de séparation.

Place à la pratique : Commencez par comprendre ce qui se passe

Donc.

Maintenant qu’on a bien défini ce qui pousse un chien à faire de l’anxiété de séparation, la première étape c’est de comprendre précisément LAQUELLE (ou lesquels) des raisons qu’on vient de citer en ait la cause pour le vôtre.

Parce que si vous essayez d’habituer votre chien à rester seul sans vous mais qu’en fait il panique à cause des bruits de marteau piqueur du chantier d’à côté, vous allez pouvoir insister un sacré bon moment, pour que rien ne se passe.

C’est pour ça que la première chose, c’est de déceler le « Pourquoi ».

Et la manière la plus simple de faire ça, c’est simplement de filmer ce qui se passe chez vous quand vous partez.

Vous prenez votre smartphone, vous le callez contre une pile de bouquin, et vous allez faire un tour.

Et ensuite, en visionnant la vidéo, vous vous posez ce genre de questions :

  • Est-ce qu’il panique tout du long, ou est-ce qu’il arrive à se poser par moment ?
  • Est-ce qu’il se met dans un endroit en particulier ? (Genre s’il est toujours collé à la porte d’entrée, vers une baie vitrée, ou qu’il a plutôt l’air de vouloir fuir quelque chose)
  • Est-ce que vous entendez des bruits ? (Est-ce que ça a l’air d’être quand il y a des bruits de gens derrière la porte d’entrée par exemple, ou l’église d’à côté qui sonne, ou un chantier comme on disait avant, etc…)
  • Qu’est-ce qu’il fait, concrètement ? Est-ce qu’il détruit le canapé, est-ce qu’il tourne en rond, est-ce qu’il va se cacher ?

Ou plus précisément, que vous sachiez, les symptômes d’un chien qui fait de l’anxiété de séparation c’est :

  • La malpropreté (urine et selles)
  • La salivation
  • Les halètements excessifs
  • Les vomissements
  • Le chien qui vocalise (aboiements, gémissements, plaintes, hurlements).
  • Les destructions (le chien gratte ou mâchouille)
  • L’auto-mutilation (À d’abord faire consulter par un vétérinaire pour s’assurer que ce n’est pas un autre problème de santé qui en est la cause.)
  • Le chien qui fait fait les 100 pas.
  • Le chien qui ne mange pas ou ne bois pas.
  • Le chien qui n’arrive pas à se reposer et à dormir

Je vous mets aussi ici (parce que je sais pas où les mettre d’autre) deux comportements qu’il peut avoir, mais cette fois-ci en votre présence :

  • Le chien qui fait de l’anxiété de séparation garde souvent des caractéristiques juvéniles (par exemple le mâle ne lève jamais la patte, et la femelle a ses chaleurs qui tardent).
  • Le chien est « collant », il s’éloigne peu en balade par exemple.

(Note : Si votre chien a n’importe lequel de ces comportements, ça ne veut pas OBLIGATOIREMENT dire qu’il fait de l’anxiété de séparation.

Par exemple, une énorme majorité des chiens qui détruisent le font simplement par manque de dépense physique et mentale. À ce moment, ce n’est pas de l’anxiété, c’est juste le meilleur moyen qu’ils ont trouvé pour dépenser eux-mêmes leur surplus d’énergie.

Pour en savoir plus sur la dépense, lisez cet article sur les 4 manières qu’à votre chien de se fatiguer.))

Et donc le but de filmer, c’est de comprendre au mieux ce qui se passe dans la tête de votre chien.

Ce qui pourrait aussi vous apporter des infos intéressantes, c’est d’aller sonner chez les voisins pour leur parler de la situation.

Commencer par leur expliquer ce qui se passe, que vous êtes en train de mettre en place des choses pour régler le problème, et que vous faites aussi ça pour qu’eux puisse être tranquille et ne pas subir la situation.

(Rien de mieux pour des relations de bon voisinage que de leur montrer que vous prenez aussi en compte leur bien-être 😉.)

Et finissez en leur demandant de vous expliquer ce qu’ils ont vu ou entendu, pour voir si ça peut vous aider.

Ce qui fait qu’à partir de là, vous aurez toutes les cartes en main pour pouvoir agir pour tenter de désensibiliser votre chien au fait de rester seul.

Et donc, voilà comment vous y prendre à partir de là :

ACTION N°1 – Mettez votre chien dans les meilleures conditions

Ce qu’on veut, c’est que votre chien soit bien chez vous. Que vous soyez là, ou non.

Votre chien doit être au paradis quand il se trouve à l’intérieur de votre salon. Qu’il soit totalement détendu. Qu’il sache qu’il ne craint rien et qu’il peut dormir sur ses deux oreilles.

Et comme pour l’instant c’est pas vraiment le cas quand vous n’êtes pas là, il va déjà falloir le mettre dans les meilleures conditions possibles avant de vouloir travailler sur son anxiété de séparation.

Ca veut dire faire en sorte qu’il n’ait pas soif, qu’il n’ait pas faim, et surtout qu’il soit fatigué.

Parce que si votre chien pète la forme et que vous vous éclipsez, c’est un peu trop lui en demander de se détendre et d’attendre tranquillement votre retour…

… alors que si vous lui permettez de bien vider ses batteries, que vous allez faire une bonne balade dans les champs et qu’il renifle tout un tas d’odeurs, il y a déjà plus de chance qu’il soit à raplapla et qu’il reste tranquille même s’il y a des choses un peu dérangeantes qui se produisent.

Donc première étape : faites une bonne balade.

Et ça, peu importe la raison que vous avez dépisté comme étant la cause de son anxiété.

Et ensuite, la 2ème étape ça sera :

ACTION N°2 – Désensibilisation progressive : la méthode pour que votre chien s’en sorte

Et c’est ça la partie vraiment compliquée.

Parce que cette partie-là, vous n’avez aucun moyen de savoir combien de temps elle va durer. Pour la simple et bonne raison qu’elle ne dépend pas entièrement de vous.

On est d’accord que si vous ne faites rien du tout, rien ne va se passer. Donc ça dépend quand même un peu de ce que vous allez faire…

… mais ce que je veux dire, c’est que c’est pas vous qui déciderez de combien de temps ça va prendre à votre chien pour « guérir » de son anxiété de séparation.

(C’est pas votre chien non plus, d’ailleurs.)

Simplement parce qu’encore une fois, on parle là d’une vraie PHOBIE qu’à votre loulou.

En gros, ce qu’on va devoir faire, c’est réussir à changer l’ÉMOTION que ressent votre chien quand il se retrouve face à ce qui lui fait peur.

En l’occurrence : Se retrouver seul.

Et pour réussir à changer une émotion, il n’y a pas de science exacte. Le seul moyen pour y arriver, c’est de répéter encore et encore la démarche qu’on va tout de suite voir, jusqu’à ce que les résultats apparaissent tout en douceur.

La théorie de la Boule de Glace

Replongez-vous dans votre enfance.

Imaginez-vous en vacances en famille, au bord de la mer, en train de manger une énorme glace italienne.

Tout se passe dans le meilleur des mondes, vous profitez de la vie, vous savourez votre glace qui commence gentiment à couler sur votre main, en profitant tranquillement de vos vacances.

*Miam*

Maintenant, changement de décors.

Vous êtes de nouveau avec cette glace, mais vous êtes… disons… dans la salle d’attente du dentiste.

Un peu moins fun comme endroit.

C’est pas la monstre joie sachant que c’est bientôt à vous de passer dans le fauteuil, mais cette glace vous aide quand même à passer un bon moment vu qu’elle vous rappelle ces souvenirs heureux de vacances au bord de la mer.

Et à vrai dire, si vous répétiez l’expérience « dentiste + boule de glace » suffisamment de fois, il y a des chances pour que vous n’ayez ensuite aucun mal à aller chez le dentiste une fois adulte. Presque même vous serez content(e) le jour où vous irez vous faire arracher une dent. (Bon ok, j’exagère peut-être un peu.)

Et en fait, ce qui se passe, c’est qu’en faisant ça on cherche à modifier l’ÉMOTION que procure le fait d’aller chez le dentiste

On fait ce qu’on appelle une « association positive » entre :

  • Cette glace -> qui vous rend heureux,
  • Et le dentiste -> qui est pas forcément hyper chouette comme moment à passer.

Jusqu’à ce que le dentiste devienne lui aussi un moment fun et de détente.

Et ça, c’est grosso modo ce qu’il faut faire avec un chiot si on veut éviter qu’il ne développe de l’anxiété de séparation.

Profiter de sa période de « socialisation » pour lui faire découvrir un maximum de choses, et faire tout un tas d’associations positives.

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Maintenant, 3ème situation : vous êtes de nouveau dans la salle d’attente du dentiste avec votre glace…

… à la différence près que cette fois-ci, toutes les expériences que vous avez vécues par le passé ont été une HORREUR sans nom.

  1. Le dentiste était tellement mauvais qu’il n’était pas capable de faire le moindre geste sans vous faire mal.
  2. Ça prenait toujours trois plombes pour des choses qui auraient pu être réglées en 2 minutes.
  3. Et vous avez même eu la malchance de faire une allergie au produit d’anesthésie qui vous a cloué une semaine au lit.

(J’ai aucune idée de si c’est quelque chose qui peut arriver, mais on va faire comme si.)

Résultat, ça vous a tellement marqué que vous êtes réellement traumatisé par le dentiste.

Eh bien à ce moment-là, vous serez tellement en état de panique dans cette salle d’attente, que vous en oublierez totalement votre glace.

Même si c’est une triple boules avec éclat de chocolat et crème chantilly, à part fondre le long de votre main pour goutter sur votre pantalon, il ne va rien se passer de plus.

Simplement parce que dans votre tête vous n’aurez qu’une chose qui tourne en boucle : partir en courant le plus loin possible.

La connotation positive de la boule de glace ne pourra rien faire face à l’ÉNORME connotation négative du dentiste.

Et donc vous l’aurez compris, c’est dans ce 3ème état que se trouve votre chien quand il se retrouve seul chez vous.

Du coup, comment vous y prendre ?

Eh bien il va falloir y aller en douceur, progressivement, en faisant une « habituation progressive»…

Habituez-le pas à pas

Reprenons notre exemple du dentiste et de notre boule de glace.

Comment est-ce que vous vous y prendriez avec quelqu’un dans la dernière situation (celle de la panique totale), pour l’aider à surmonter sa terreur ?

– « Par habituation progressive ! »

Ok, touché.

Mais plus concrètement, ça veut dire quoi ?

Ca veut dire que vous n’allez pas commencer directe par poser la personne dans le fauteuil du dentiste avec sa glace, et espérer qu’elle garde son calme avec l’odeur du cabinet, le bruit strident des fraises et la tête du dentiste qui se penche sur elle en pointant sa grande lumière droit dans sa figure.

Non.

Ce que vous allez faire, c’est y allez pas à pas, en commençant par quelque chose de bien plus « facile » à gérer.

Et la définition de « ce qui est facile à gérer » et « ce qui ne l’est pas », c’est le premier point qui peut être totalement différent d’une personne à une autre.

C’est-à-dire leurs seuils de tolérance respectifs par rapport à leur phobie du dentiste.

Peut-être que la première sera OK pour entrer dans le cabinet à la fermeture, quand personne ne travaille et que l’ambiance est calme et sans bruit.

Alors que la seconde personne paniquera déjà au pied de l’immeuble, juste en apercevant l’écriteau « Dentiste ».

Donc la première chose, ça sera de trouver ce seuil de tolérance, et à partir de là, on commencera le programme de désensibilisation.

Comme j’ai dit juste avant, l’idée c’est de réussir à changer l’émotion que provoque la vue de cet écriteau « Dentiste ».

En faisant en sorte de mettre la personne d’un un état d’esprit positif (en faisant des choses qu’elle apprécie), pendant qu’elle se trouve à portée de ce qui lui fait peur, mais à une distance supportable d’où elle arrive à garder son calme.

Par exemple on va venir tous les jours manger une glace à proximité de cet écriteau, prendre le soleil, avoir une discussion plaisante, jusqu’à ce que le stress provoqué par la vue du panneau diminue au point de devenir « neutre ».

Sans JAMAIS chercher à s’approcher plus, ni même espérer pouvoir entrer chez le dentiste.

Et c’est le temps que va prendre ce passage de « terreur » à « neutre » que je vous disais qu’on ne peut pas savoir combien de temps ça va prendre.

Parce que ça aussi c’est quelque chose qui va dépendre de la personne (ou du chien), et de la profondeur du traumatisme.

Et c’est seulement quand la personne se sentira prête qu’on pourra lui proposer de venir dans le cabinet dentaire hors des heures d’ouverture, quand personne ne travaille et que tout est calme, juste pour s’habituer à être à l’intérieur.

Tout en continuant à faire des associations positives, dans l’idée de réussir à faire passer cette situation de « terreur » à « neutre ».

Et si à n’importe quel moment la personne ne se sent pas bien et qu’elle ressent le besoin de partir (ou de ne pas entrer, si vous vous trouvez encore à l’extérieur), vous faites ce qu’elle demande.

Parce qu’il n’y a qu’elle qui sait quand s’en est trop, et vous ne devez JAMAIS forcer une personne traumatisée à supporter ce qu’elle n’arrive pas à supporter, sous peine de la faire retomber en état de panique totale.

Ce qui réduirait à néant tout les efforts déployés jusqu’ici.

Donc au contraire, ce qu’il faut faire c’est chercher à s’approcher de son seuil de tolérance, mais sans jamais le dépasser.

Et donc ainsi de suite. Une fois qu’elle arrive à entrer quand il n’y a personne faire des petits pas jusqu’à ce qu’elle arrive à venir dans la salle d’attente quand le cabinet est ouvert, et qu’elle arrive à garder son calme même si elle entend les bruits de fraise dans la pièce à côté.

Et donc concrètement, voilà comment faire avec votre chien

Anxiété de séparation chien : Comment vous y prendre

Donc avec votre chien qui fait de l’anxiété de séparation, l’idée c’est de faire comme avec notre histoire de dentiste.

Et en réalité je reviens juste un coup en arrière, parce qu’avant notre « ACTION N°1 » (qui était de dépenser suffisamment votre chien physiquement et mentalement AVANT de vouloir faire quoi que ce soit), il y a une « ACTION N°0 »…

Commencez par l’aider à se détacher de vous alors que vous êtes à la maison

L’ACTION N°0, ça va être de commencer par l’habituer petit à petit à se détacher de vous et à devenir autonome, jusqu’à être suffisamment confiant pour réussir à rester seul.

Ce que ça veut dire ?

Ça veut dire que vous allez arrêter (si c’est quelque chose que vous avez tendance à faire jusqu’à maintenant) de donner en permanence de l’attention à votre chien quand vous êtes à ses côtés .

Parce que ça va être trop compliqué pour votre poilu de réussir à rester serein quand il est laissé seul, si quand vous êtes là il est en permanence collé à vous.

Donc l’idée, c’est de lui proposer des occupations calmes à faire sans vous :

  • Donnez-lui régulièrement une friandise dure à ronger tranquillement dans son coin.
  • Préparez-lui un tapis de fouille rempli de friandise.
  • Achetez-lui d’autres objets à ronger, comme des os en nylon ou même des os de chez le boucher.
  • Sortez-lui des Kongs (de taille adaptée à votre chien) du congélateur que vous aurez fourrés à l’avance.
  • Procurez-vous des jeux d’intelligence, comme une boule distributrice de friandises (que vous pouvez aussi remplir avec sa ration de croquettes).

Le but, c’est vraiment qu’il (ou elle) apprenne à faire des choses tout(e) seul(e) de son côté.

Des activités qui lui font plaisir, de manière calme et détendu.

Et au fil du temps, vous découvrirez les choses qui font plaisir à votre poilu, et vous pourrez ensuite les utiliser pour faire comme on a dit plus haut : des associations positives.

(Note : ne soyez pas trop pressé(e), ça vous demandera quelques jours/semaines à mettre en place. Le temps que vous découvriez les préférences de votre chien, et que lui aussi s’habitue à ces nouvelles activités. Ce n’est pas parce qu’il n’y touche pas le premier jour que ça veut dire qu’il n’y touchera jamais 😉 )

En parallèle, pour favoriser le détachement de votre chien, vous pouvez aussi :

  • Déplacer son panier ou son lit à un endroit un peu plus éloigné, pour l’inciter à faire la sieste plus loin de vous (même s’il risque d’y aller moins souvent, surtout au début).
  • Éviter de répondre à toutes ses demandes d’attention. Donc si vous êtes par exemple en train de laver la vaisselle et que votre chien vient s’asseoir à côté de vous, évitez de lui parler et de le regarder. Vous finissez ce que vous faites, et ensuite seulement vous pourrez lui donner de l’attention.
  • Évitez aussi de porter votre attention sur lui s’il fait quelque chose tout seul dans son coin, pour ne pas le couper. Parce que ce que vous devez savoir, c’est que quand votre chien vous voit en train de le regarder, ça peut l’inciter à s’arrêter et à venir interagir avec vous. Ca risque de vous demander de la volonté au début, mais ignorez le totalement s’il est par exemple en train de lécher un Kong dans son coin.

Et donc la conclusion c’est qu’idéalement, il faudrait que vous ne donniez qu’un MINIMUM d’attention à votre chien quand vous êtes à l’intérieur, pour encore une fois, vraiment l’aider à se détacher de vous.

(Note : Le seul cas où vous DEVEZ vous arrêter et lui donnez de l’attention, c’est si votre chien se met à paniquer parce qu’il n’a pas encore l’habitude de ça (quelques gémissements c’est OK, mais pas un état de panique). On a parlé du seuil de tolérance juste avant, que vous devez faire en sorte de ne jamais franchir. Parce que si vous le franchissez, vous risquez au contraire d’empirer le problème.)

Ensuite : ACTION N°1

Dépenser votre chien physiquement, mentalement, et en suffisance.

(Mais vu qu’on en a déjà parlé plus haut, c’est juste un rappel.)

Puis ACTION N°2, la fameuse désensibilisation progressive

Et donc l’idée, ça va être de faire comme avec la boule de glace.

  1. Vous avez fait découvrir des activités à votre chien qu’il peut faire tout seul.
  2. Vous avez identifié celles qui lui plaisent particulièrement.
  3. Vous dépensez votre chien physiquement et mentalement (à chaque fois que vous voulez faire l’étape 4).
  4. Et maintenant, le but ça va être de lui proposer ces activités qu’il aime faire seul, et de commencer à l’habituer à ce que vous disparaissiez de son champ de vision.

Et la clé, c’est vraiment d’y aller progressivement.

(Rappel : seuil de tolérance.)

Ca veut dire qu’au début, vous lui donnez un Kong à lécher (si ça fait partie de ce qu’il adore faire)…

… vous le laissez commencer et se mettre dans un état d’esprit « je passe un super moment »

… et là, vous allez essayer de juste sortir de la pièce 2 secondes, puis de revenir.

(Donc quand je dis 2 secondes, c’est RÉELLEMENT 2 secondes. Je dis pas ça pour faire une effet de style.)

L’idée c’est que vous sortiez de manière naturelle, et que vous reveniez tout aussi naturellement sans donner d’attention à votre chien.

Pour voir sa réaction.

À ce moment-là, soit vous avez la chance qu’il ne soi pas perturbé, et donc vous pourrez essayer petit à petit d’augmenter ce temps où vous quittez la pièce…

… soit il se coupe dans son léchage de Kong, ce qui voudra dire qu’il est déjà pas très à l’aise avec le fait que vous sortiez de la pièce. Et vous aurez donc à répétez cette sortie de 2 secondes un grand nombre de fois (au fil des jours, voire des semaines).

(Attention : L’idée c’est pas de disparaitre en « furtif » sans que votre chien ne le remarque. L’idée c’est que vous fassiez vraiment ça naturellement et que votre chien le remarque, mais qu’il ne soit pas trop perturbé par la chose.)

Et ensuite, quand il sera habitué, vous essayerez d’augmenter progressivement le nombre de seconde que vous sortez.

3 secondes… 4 secondes… 6 secondes…

En veillant à ne jamais aller TROP VITE pour votre chien.

Parce que je vous le rappelle :

Votre chien est réellement traumatisé par le fait de se retrouver seul. Et vous ne pouvez pas le « forcer » à guérir. Il n’y a que le temps, la patience et la répétition positive qui peut vous permettre d’en arriver à bout !

Faut vraiment vous incruster ça dans le crâne, parce que c’est la règle d’or.

Ça veut dire que s’il se met à être trop paniqué, vous revenez une étape en arrière.

Vous redescendez à 2 secondes pendant un ou deux jours, si vous étiez par exemple à 6 secondes.

Et quand ça ira bien, vous retenterez d’augmenter.

Et quand il sera OK avec le simple fait de vous voir sortir de la pièce, qu’il restera calme quand vous vous éloignez pendant 15 minutes, vous irez à l’étape d’après, et vous recommencerez la procédure.

Les étapes d’après, ça pourrait être :

  • D’entraîner en sortant de la pièce en fermant la porte.
  • Ensuite d’entraîner dans différentes pièces de la maison (ça peut ne pas être pareil pour lui s’il reste dans le salon, dans la cuisine ou dans l’entrée. Comme ça peut ne pas être pareil si vous partez aux toilettes, dans le bureau, ou dans un autre pièce.)
  • Puis enfin, d’entraîner en sortant par la porte d’entrée (mais soyez vigilent à cette étape, elle a plus de risques de faire paniquer votre chien).

Tout ça en recommençant à chaque fois par 2 secondes, puis en augmentant la durée petit à petit.

Vous voyez l’idée ?

Et en ce qui concerne le dernier point (le fait de sortir par la porte d’entrée), voilà quelque chose d’autre que vous pouvez faire qui pourrait aider votre chien à garder son calme.

Rendez les choses « banales »

Prenons deux chiens.

On va les appeler Nivo et Ivi.

Nivo habite avec un jeune homme d’environ 30 ans, dans un bel appartement de 150m2.

Il passe ses matinées à dormir, puisque son humain travaille à mi-temps et ne rentre qu’à midi.

Et son moment préféré à Nivo, c’est le moment où il entend la porte d’entrée s’ouvrir.

Pour lui, c’est LE moment de bonheur intense de sa journée, puisque c’est le moment où il retrouve son meilleur ami.

C’est la fête, débordement d’excitation, gratouilles dans tous les sens, et toutes les réjouissances qui vont avec.

Et de l’autre côté, on a Ivi.

Ivi elle, elle habite dans une grande famille avec 4 enfants.

Qui ont respectivement 12, 13, 15 et 18 ans.

Elle est heureuse au milieu de cette grande famille et apprécie, tout comme Nivo, les siestes au soleil devant la baie vitrée.

Seulement chez elle, autant vous dire qu’avec 4 ados qui vont et viennent tout au long de la journée, la porte d’entrée, elle n’arrête pas de s’ouvrir et se refermer.

Alors oui, les premiers temps Ivi ressentait aussi de la joie quand elle entendait quelqu’un franchir le pas de la porte…

… mais à force que ça se produise 40 fois par jour et que la plupart du temps, elle ne reçoive pas la moindre attention, l’émotion a fini par retomber.

Et aujourd’hui, le bruit de la porte qui s’ouvre ne la fait même plus broncher.

Elle n’est pas malheureuse hein, bien au contraire. Mais c’est juste que la porte d’entrée qui s’ouvre est devenu quelque chose de totalement banal pour elle.

Et donc c’est quoi la différence entre « ce qui s’est passé pour Nivo » et « ce qui s’est passé pour Ivi » ?

La différence, c’est (encore une fois) l’association qui a été faite avec la porte d’entrée.

Pour Nivo :

Porte d’entrée = mon meilleur ami est là = gratouilles = c’est trop la fête !!!

Alors que pour Ivi :

Porte qui s’ouvre = rien ne se passe

Et au final, l’émotion provoquée par l’ouverture de la porte est totalement différente chez les deux chiens.

Et donc maintenant : comment utiliser ça dans notre cas d’anxiété de séparation ?

Eh bien en tentant de rendre banales les choses qui ne le sont pour l’instant pas du tout du point de vue de votre chien.

Parce que si votre chien fait de l’anxiété de séparation, il y a de fortes chances qu’il ressente déjà un gros stress à peine vous commencez à vous préparer pour partir.

Il est intelligent votre chien. Avec le temps, il a très bien compris que quand il vous voit enfiler vos chaussures, mettre votre veste et attraper vos clés, c’est que vous allez partir.

Et donc pour l’aider à rester serein quand vous n’êtes pas là, vous pouvez déjà essayer de banaliser toutes cette séquence de départ.

Concrètement, ça veut dire quoi ?

Ça veut dire que de temps à autre, quand il est en train de lécher son Kong préféré, vous aller enfiler vos chaussures… puis vous les enlever.

De temps en temps vous mettez votre veste… puis vous l’enlever.

De temps en temps vous attrapez vos clés… puis vous les reposez.

Au bout d’un moment (quand votre chien arrivera à rester plus ou moins zen quand vous faites juste ça), vous en combinerez deux.

Et/ou vous augmenterez le temps avant d’enlever vos chaussures ou votre veste, ou avant de reposer vos clés.

Et à force que vous fassiez ça alors que votre chien passe un bon moment avec son Kong, vous devriez réussir à faire passer cet événement de « stressant » pour votre chien, à un événement « banal ».

(Enfin… Vous allez plutôt passer de « extrêmement stressant », à « très stressant », à « stressant », à « peu stressant », avant d’arriver à « banal ». Mais l’idée est là.)

Ce qui fait que vous aurez facilité la tâche à votre chien, pour que le jour où vous franchissez réellement la porte d’entrée, il n’y ait qu’un seul facteur « stressant » à gérer.

Celui de : « Mon humain a franchi la porte, bord*l de m*rde !!! ».

(Et petite parenthèse, mais si quand vous avez filmé votre chien vous avez remarqué qu’il y a par exemple un bruit en particulier qui fait peur à votre chien quand vous n’êtes pas là, il va aussi falloir le désensibilisé en faisant la même chose avec ce bruit en particulier.)

Et donc voilà, maintenant vous savez ce qu’il vous reste à faire pour « soigner » votre chien de son anxiété de séparation.

D’un côté faire comme on a dit pour arriver à augmenter la durée de vos « disparitions »…

… et de l’autre, à banaliser ces choses associées à « vous êtes en train de partir sans votre chien »…

… jusqu’à avoir le sentiment que votre chien s’apaise et arrive petit à petit à gérer de mieux en mieux tout ça, et pouvoir commencer à faire des « vrais » départs de 15 à 30 minutes, avant d’atteindre plusieurs heures de solitude sans vous.

(Où de nouveau vous filmerez pendant la progression pour voir si tout se passe bien, et savoir si un retour en arrière est nécessaire à un moment donné, ou non.)

Et enfin, pour terminer cet article en beauté, petit cadeau bonus :

Les 8 fausses bonnes idées (et donc à ne pas faire), qu’on entend à gauche à droite en ce qui concerne l’anxiété de séparation.

Et je vous donnerai aussi des outils qui pourraient vous aider dans votre démarche, si vous réalisez que c’est beaucoup trop compliqué de votre côté.

Les 8 choses à ne surtout JAMAIS faire si votre chien fait de l’anxiété de séparation

Bon, il y a des choses qu’on a déjà dites. Mais voilà les choses proscrites en matière d’anxiété de séparation :

1. Pas de collier anti-aboiement !

Si votre chien aboie à longueur de journée, que vos voisins se plaignent en permanence, voire qu’ils vous menacent d’appeler la SPA ou même les flics, vous pourriez avoir envie d’utiliser un collier anti-aboiement.

Et à vrai dire, je vous comprends tout à fait. Quand rien ne fonctionne et qu’en plus tout le monde se retourne contre soi, on finit démuni et on prend le peu de solutions qu’il nous reste.

Mais vraiment (et je dis ça pour vous) : évitez d’utiliser ce genre de collier anti-aboiement.

Que ce soit un collier électrique, ou même un collier qui ne fait que sprayer de l’air ou de l’eau au visage de votre chien.

Pourquoi ?

Parce que si votre chien aboie, il le fait pour exprimer son mal-être.

Comme on a dit, l’anxiété de séparation, c’est un désespoir intense mêlé à une peur insurmontable.

Donc pour faire simple, votre poilu va se prendre des décharges pour… le punir d’avoir peur.

« Ah ouais ? T’as peur ? Ok… »

*BIM*, une décharge dans ta tronche…

Vous imaginez un peu le désespoir du chien à ce moment-là ?

(Spoiler : Oui, un chien ça peut aussi faire de la dépression.)

Et ce qui est certain, c’est que ça ne va absolument rien régler au problème.

Bien au contraire.

Ce qui va se passer, c’est que le stress de votre chien ne va faire qu’augmenter à cause de ça. Et donc en plus de votre problème d’anxiété de séparation, vous allez créer une véritable bombe à retardement.

Et le jour où cette bombe de stress explosera, je vous souhaite juste de ne pas être dans les parages…

2. Ne réprimandez pas votre chien qui fait de l’anxiété de séparation, même s’il a retourné tout votre appart’.

Ce qu’on vient de mettre en lumière, c’est que les comportements qu’à votre chien quand vous n’êtes pas là ne servent qu’à extérioriser son anxiété.

C’est pas vraiment volontaire comme comportements. Il se dit pas « Tiens, et si je me mettais à aboyer toute la journée ? ».

Pareil si votre chien détruit votre intérieur pendant vos absences.

Rentrer chez soit et trouver son appartement sans dessus dessous, je vous comprends, ça donne juste envie de péter un câble…

… mais vraiment, essayez de gardez votre sans froid, inspirez profondément, et ayez la volonté de ne pas réprimander votre chien.

Et ce, pour 4 raisons :

  1. La première, comme on a dit, c’est que votre chien fait ça pour exprimer son mal-être. Donc c’est un peu vache de vouloir le punir alors qu’au final, lui aussi est victime de ce qu’il se passe.
  2. La 2ème, c’est que si vous l’engueulez, vous allez juste produire un pic de stress supplémentaire chez votre chien. Et c’est ce stress qu’il faut absolument éviter à partir d’aujourd’hui si vous voulez que votre chien s’en sorte.
  3. La 3ème, c’est que vous aurez beau le gronder, il ne va pas comprendre la raison qui fait que vous êtes en colère. En gros, si on reprend notre histoire « d’association », ce qui va se passer c’est que votre chien va associer « Mon humain rentre » avec « J’ai un monstre pic de stress », et vous allez juste devenir quelque chose de négatif du point de vue de votre chien.
  4. Et la 4ème, c’est que si vous devenez quelque chose de négatif pour votre chien, ça signifie :
    • Une baisse de sa confiance en vous,
    • Une dégradation de votre relation,
    • Et donc votre chien va de moins en moins vous écouter, de moins en moins faire ce que vous lui demandez, et avoir de moins en moins envie de passer du temps avec vous.

Donc essayer plutôt de mettre votre poing dans votre poche et de passer par la désensibilisation progressive qu’on a vu plus haut 😉 .

3. Ne dormez pas avec lui.

En soit (et malgré ce qu’on peut parfois entendre), c’est pas forcément MAL de dormir avec son chien.

Il faut juste respecter 2-3 règles de manière à ce qu’un cadre soit posé si on choisit de le faire, pour éviter les débordements.

Mais dans le cas particulier du chien qui fait de l’anxiété de séparation, ça peut être intéressant d’arrêter de dormir avec lui.

Pour quelle raison ?

Eh bien parce qu’on a dit que le but de notre démarche, c’est de développer l’autonomie de votre chien.

Qu’il découvre qu’il est tout à fait CAPABLE de vivre sa vie sans être tout le temps collé à vous.

Et du coup, l’idée, c’est d’essayer de mettre un peu de distance entre lui et vous (surtout au début).

Après, encore une fois, vous n’allez pas faire ça du jour au lendemain si pour le moment, vous passez toutes vos nuits l’un sur l’autre.

Mais ça peut être une bonne idée de viser à ce qu’il dorme dans une autre pièce, en y allant par habituation progressive.

Donc au tout début, il faudra peut-être commencer par faire des associations positives avec son lit.

Pour que dans la tête de votre chien, ça soit super génial d’y aller.

En faisant par exemple en sorte qu’à chaque fois que vous lui faites des câlins, vous commenciez par aller à côté de son panier.

Que quand vous lui donnez un Kong ou un os à ronger, ça soit dans son lit.

Et qu’une grande partie des trucs chouettes qui se passent dans son quotidien se fasse justement dans son panier.

Et ensuite, vous irez progressivement pour que votre chien passe ses nuits de plus en plus loin de vous.

La première semaine, vous allez peut-être installer son lit au pied du vôtre.

Dormir avec votre bras qui pend dans son lit. Et y remettre votre chien si tout à coup il grimpe à côté de vous.

Ensuite la 2ème semaine, vous allez l’éloigner un peu. En demandant à votre chien d’aller à sa place et en le remettant plusieurs fois s’il sort, mais sans trop forcer s’il ne veut vraiment pas y rester.

Et s’il grimpe sur votre lit, vous l’accompagnez de nouveau vers le sien, et vous lui faites des caresses pendant 2-3 minutes avant de retourner vous coucher.

En semaine 3 vous pourrez essayer de le mettre dans la pièce à côté, juste à côté du cadre de la porte et de manière à ce qu’il (ou elle) vous voit (donc en laissant la porte ouverte).

Puis petit à petit de fermer la porte, et ainsi de suite jusqu’à ce que votre poilu soit à l’aise de dormir seul, dans la pièce d’à côté.

4. N’adoptez pas un 2ème chien tant que le premier fait de l’anxiété de séparation !

Bon ça, avec tout ce qu’on a dit, vous avez peut-être compris que de faire ça ne changerait rien au problème.

Parfois, on croit que ça fera de la compagnie pour le chien qui fait de l’anxiété de séparation. Mais on sait maintenant que le problème de votre chien, c’est pas du tout qu’il s’ennuie.

Et en fait ça peut même avoir l’effet inverse.

Parce que le petit nouveau peut voir son copain en panique totale à chaque fois que vous partez, et au bout d’un moment faire pareil vu que les émotions, ça se transmet.

Résultat vous n’aurez pas un chien qui fait de l’anxiété de séparation, mais deux.

5. Essayez de ne plus répondre systématiquement à ses sollicitations quand vous êtes là.

On en a déjà parler donc j’insiste pas, mais ça va avec l’idée de développer son autonomie.

S’il vient se coller à vous pendant que vous faites quelque chose, essayez de l’ignorer.

Et vous lui donnez de l’attention seulement quand vous avez terminez.

Quelques « choin-choins », c’est pas dramatique.

C’est seulement s’il se met à paniquer, que là il FAUT que vous lui donniez de l’attention, pour ne pas alimenter le problème.

6. Ne disparaissez pas à l’improviste

Ça aussi c’est quelque chose qu’on entend parfois.

Mais votre chien est déjà en panique quand vous partez sans lui, donc vous imaginez ce qui se passerait si vous partez en catimini et que tout à coup, il réalise que vous n’êtes pas là ?

Ça ne fera rien de bon.

Et en fait, idéalement, il ne devrait plus du tout être laissé seul tant qu’il n’est pas guéri.

Ou en tout cas, il faut bien vous dire qu’à chaque fois que votre chien replonge dans son état d’anxiété de séparation, vous faites un pas en arrière au niveau de sa guérison.

7. Ne faites pas des routines d’aurevoirs interminables

Là-dessus aussi, il y’a trop de choses qui se disent.

On a d’un côté ceux qui crient:

« Il ne faut surtout pas faire de routines, ça empire le problème !… »

Et de l’autre ceux qui disent :

« Les routines, ça diminue le stress, et donc que ça aide le chien à ne pas faire d’anxiété de séparation ! ».

Et du coup, c’est qui qui a raison ?

Ben en fait, c’est les deux.

– « Attends… quoi ? »

Oui enfin, c’est juste que dans un des deux cas, c’est plutôt la définition de « routine » qui pose problème.

En ce qui concerne la 2ème, je valide à 100% :

« Instaurer des routines dans la vie de votre chien, ça diminue son stress, et donc que ça peut l’aider à diminuer son anxiété de séparation. »

En gros, faut vous dire que pour votre chien, à chaque fois que quelque chose se passe, ça lui produit un léger stress (positif ou négatif).

Ce qui fait que si chaque jour :

  • Vous le sortez aux mêmes heures
  • Vous lui donnez à manger aux mêmes heures
  • Vous lui faites des gratouilles aux mêmes heures

Et ben lui finit par savoir qu’en dehors de ces heures-là, il ne se passe rien et donc qu’il peut se poser tranquillement.

Il n’y a pas cette petite tension permanente au fond de lui qui lui fait se demander « Quand est-ce qu’on mange ? ».

Et ça l’aidera aussi à développer son autonomie, vu que vous aurez des moments biens précis où vous lui donnerez de l’attention, et le reste du temps non.

Quant à la première phrase, c’est elle qui mérite d’être un peu ajustée.

Parce que c’est pas :

« Qu’il ne faut surtout pas faire de routines, parce que ça empire le problème. »

Mais c’est plutôt :

« Qu’il faut éviter de faire des aurevoirs interminables avec son chien. »

En réalité, on ne parle pas vraiment de routine ici.

Ce qu’on dit, c’est juste qu’il faut éviter de faire des « mouni-mouni » dans tous les sens à votre chien à chaque fois que vous êtes sur le point de partir de chez vous.

Déjà parce que votre chien ne comprend pas le français.

Donc si vous lui dites « Tout va bien se passer. J’en ai pas pour long. Ça va aller hein ? C’est qui la bibiche à son papa ? Oh oui t’es brave. Mouni-mouni bisous bisous. » pendant 15 minutes avant de partir, ce qui se passe dans la tête de votre chien c’est juste qu’il comprend qu’il y a un truc pas net qui est en train de se passer.

Résultat : au lieu de le rassurer, ça le fait stresser.

Alors que si vous lui dites juste « Salut, à toute ! » et que vous partez, là c’est beaucoup plus sain pour tous le monde.

(Non, vous n’avez pas non plus besoin « d’ignorer totalement votre chien » quand vous partez de chez vous. Juste ne pas faire d’aurevoirs interminables. Mais il n’y a aucun mal à dire aurevoir à votre chien si ça reste bref et que c’est fait de manière calme et posée.)

Et enfin, la dernière chose à ne pas faire :

8. Ne dépassez pas le seuil de tolérance

Dont on a aussi déjà parlé.

En bref, encore une fois, faut vraiment bien vous dire que votre chien a une phobie d’être laissé seul…

… et qu’à chaque fois qu’il se retrouve dans une situation qu’il n’arrive pas à gérer (donc si vous dépassez son seuil de tolérance), vous faites un pas en arrière dans sa guérison.

C’est tout, et ça clôture nos 8 choses à ne pas faire avec un chien qui fait de l’anxiété de séparation.

Et enfin, un ultime mot sur les outils qui cette fois-ci pourraient vous aider avec votre chien…

Des outils qui peuvent aider votre chien qui fait de l’anxiété de séparation (huile, cbd, médicaments, etc…)

Je ne vais pas m’improviser vétérinaire, mais il existe différents produits qui peuvent avoir un effet apaisant sur votre chien.

Il y a plusieurs huiles par exemple qui sont sensées calmer le système nerveux du chien, comme la lavande ou la camomille.

Ça peut être des outils intéressants selon le degré d’anxiété qu’à votre chien.

Parlez-en à votre vétérinaire, expliquez-lui la situation, parlez-lui de ces produits et voyez ce qu’il vous recommande.

Il peut aussi vous proposer de compléments alimentaires, ou même allez jusqu’à vous parler de médicaments psychotropes sur prescription.

Mais à vrai dire, si vous en arrivez à avoir des médicaments sur prescription, c’est que vraiment là vous n’avez pas le choix :

Faites appel à un comportementaliste ou un éducateur spécialisé en comportement pour vous soutenir dans votre démarche.

(D’ailleurs, je ne suis pas certain que votre vétérinaire vous laissera simplement avec ces psychotropes si vous n’êtes pas suivi par un professionnel.)

Et dans tous les cas, quand vous donnez quoi que ce soit à votre chien, la règle d’or c’est que :

Ces substances sont des outils provisoires, ce ne sont PAS des solutions !

Dites-vous bien que ça ne réglera jamais votre problème d’anxiété. Leur utilité, c’est juste d’aider votre chien à s’apaiser les premières temps, pendant que vous traverserez la phase de désensibilisation progressive par exemple.

Partez toujours du principe que le but, c’est de diminuer leur utilisation petit à petit, jusqu’à ne plus en avoir besoin.

Simplement parce qu’au bout d’un moment, l’organisme s’habitue aux effets. Et sur le long terme vous devrez augmentez toujours plus les doses pour que ça ait un effet, jusqu’à en devenir malsain pour votre chien.

C’est tout en ce qui concerne ces produits.

Et donc voilà qui clôture notre article sur l’anxiété de séparation.

Mais avant de finir, est-ce que je peux vous demander juste un petit service ?

Ça serait de me dire dans les commentaires juste en dessous si vous avez trouvé cet article intéressant.

J’avoue que ça n’a pas été un article facile à écrire, donc ça m’intéresse de savoir si le rendu final est bien, ou s’il mériterait d’être peaufiné un peu plus ^^.

Merci si vous me donnez votre retour !


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One thought on “Anxiété de séparation chez le chien : comment aider votre poilu à se sentir en sécurité”

  1. Merci pour cet article très complet et utile ! La petite difficulté étant qu’on n’est pas souvent en capacité de prendre des vacances pour une durée indéterminée en sortant uniquement avec son chien, le temps qu’il s’apaise. Mais comme vous dites, il y a l’idéal et…la pratique. Je vais essayer de mettre en place certains de vos conseils pour habituer mon chiot à rester seul. Bonne continuation et merci encore pour votre site très riche !

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